La zone euro risque une «récession» pour l'année 2023 selon la BCE

La Banque centrale européenne craint un risque de récession pour 2023.
La Banque centrale européenne craint un risque de récession pour 2023. © Andreas Arnold / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
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avec AFP , modifié à
Un "scénario pessimiste" de prévisions élaboré par l'institution monétaire, "incluant une coupure totale des livraisons de gaz russe", anticipe "une récession pour 2023", a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. "Nous y sommes presque" après la fermeture du gazoduc Nord Stream, a-t-elle ajouté.

La zone euro risque une "récession" pour l'année 2023 en cas de "coupure totale" des livraisons de gaz russe, a prévenu jeudi lors d'une conférence de presse la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. Un "scénario pessimiste" de prévisions élaboré par l'institution monétaire, "incluant une coupure totale des livraisons de gaz russe", anticipe "une récession pour 2023", a-t-elle déclaré. "Nous y sommes presque" après la fermeture du gazoduc Nord Stream, a ajouté la présidente de la BCE. Les taux de la Banque centrale européenne sont encore "loin" d'un niveau qui "aidera à ramener l'inflation à 2%" malgré une hausse historique de 75 points de base décidée ce jeudi.

"La Fed doit agir fermement contre l'inflation"

En conséquence, les hausses suivantes, qui "dépendront des données" économiques "doivent être d'une amplitude qui nous rapproche plus rapidement" de cet objectif, a-t-elle ajouté à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs, assurant que "nous allons continuer à augmenter les taux".

 

La Fed doit agir fermement contre l'inflation, afin d'éviter qu'elle ne soit ancrée dans l'esprit des consommateurs, comme au début des années 1980, ce qui rend encore plus coûteux le retour à la stabilité des prix, a déclaré jeudi son président, Jerome Powell.

"Nous devons agir fermement comme nous l'avons fait, et nous devons persévérer jusqu'à ce que le travail soit terminé", a déclaré le président de la banque centrale américaine (Fed) lors de la conférence monétaire annuelle du Cato Institute. "Nous pensons que nous pouvons éviter le genre de coûts sociaux très élevés" que la Fed avait, à l'époque, "dû imposer pour faire reculer l'inflation et mettre en place une longue période de stabilité des prix".

Une stagnation pour la fin 2022

La Banque centrale européenne a relevé jeudi ses prévisions de croissance du PIB en zone euro pour 2022, mais les a drastiquement réduites pour 2023, dans un contexte de crise énergétique découlant de la guerre en Ukraine. L'institution monétaire s'attend à une "stagnation" de l'activité économique fin 2022 et début 2023, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Elle prévoit désormais une croissance de 3,1% cette année, mais seulement 0,9% en 2023, contre 2,8% et 2,1% respectivement prévus dans ses projections de juin. Pour 2024, la BCE table sur un PIB en hausse de 1,9%, contre 2,1% précédemment.

 

"Les prix très élevés de l'énergie réduisent le pouvoir d'achat des consommateurs", a détaillé la BCE à l'issue d'une réunion de politique monétaire, où les gardiens de l'euro ont décidé d'une hausse historique des taux de 0,75 point pour combattre l'inflation galopante. Poussée par l'énergie, celle-ci devrait atteindre 8,1% en zone euro cette  année, contre 6,8% attendu en juin.

"Environnement géopolitique néfaste" 

Elle devrait rester au-dessus de l'objectif de 2% également en 2023 et 2024. "Même si les goulots d'étranglement au niveau de l'offre se réduisent, ils continuent de contraindre l'activité économique", a encore ajouté la BCE en référence aux pénuries et difficultés dans les chaines logistiques mondiales.

En outre, "l'environnement géopolitique néfaste, avec en particulier l'agression injustifiée de la Russie contre l'Ukraine, pèse sur la confiance", a-t-elle ajouté.