L'Insee revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour le deuxième semestre

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L'institut a révisé en baisse sa prévision d'inflation à 5,3% pour 2022, contre 5,5% lors de son dernier point. © Aurore MESENGE / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Institut national de la statistique a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le second semestre 2022, dans un contexte très incertain de tensions autour de l'énergie et de fortes contraintes sur la production. L'Insee a également revu à la baisse sa prévision d'inflation.

L'Insee a revu mercredi à la baisse ses prévisions de croissance pour le second semestre de 2022, dans un contexte de fortes contraintes sur la production, liées à la hausse rapide des coûts de l'énergie. Dans sa dernière note de conjoncture, l'Institut national de la statistique table sur une croissance de 0,2% au troisième trimestre, puis de 0,0% pour les trois derniers mois de l'année, contre +0,3% prévu pour chaque période lors du point réalisé en juin.

Toutefois, à la faveur d'un deuxième trimestre bien meilleur (0,5% de croissance) que préalablement estimé, reflété par les résultats financiers des entreprises, la prévision de croissance de l'Insee pour l'ensemble de 2022 est revue en légère hausse, à +2,6%, contre +2,3% précédemment. L'institut a également révisé en baisse sa prévision d'inflation à 5,3% pour 2022, contre une prévision de 5,5% lors de son dernier point en juin, prenant en compte le renforcement de la remise à la pompe pour les carburants décidée au cours de l'été.

Les services, les soutiens de la croissance

"Des effets de rattrapage, notamment dans le tourisme, ont soutenu la croissance au deuxième trimestre", a expliqué Julien Pouget, chef du département conjoncture de l'Institut, lors d'un point de presse. Les activités de services devraient continuer à soutenir la croissance au troisième trimestre, mais "les effets de rattrapage s'amenuiseraient" en avançant vers la fin de l'année, prévoit l'Insee. Et la production manufacturière devrait se contracter au troisième trimestre, sous l'effet de fortes contraintes sur l'offre et de stocks de produits finis à un niveau élevé.

Pour la dernière partie de l'année, les incertitudes sont nombreuses. "Certaines entreprises commencent à avoir ponctuellement des problèmes de production", observe Julien Pouget. Plusieurs d'entre elles ont d'ores et déjà annoncé des interruptions d'activité liées à la hausse des tarifs de l'énergie, comme la célèbre verrerie Duralex qui va mettre son four en veille pendant au moins quatre mois à partir de novembre et placer l'ensemble de ses salariés en chômage partiel. La fin de l'année sera aussi marquée par le resserrement monétaire poursuivi par les banques centrales et un relèvement abrupt des taux d'intérêt, en particulier aux États-Unis, qui pourrait peser sur la croissance, rappelle l'Insee.