Vote de confiance à Bayrou : il y a un «risque que le FMI intervienne», prévient Éric Lombard
Après l'annonce de François Bayrou de solliciter un vote de confiance le 8 septembre à l'Assemblée, le CAC 40 a clôturé en baisse lundi et a de nouveau été dans le rouge ce mardi. Pour le ministre de l'Economie, Eric Lombard, ces indicateurs inquiétants pourraient même faire intervenir le FMI.
François Bayrou va solliciter le 8 septembre la confiance de l'Assemblée nationale, abattant une périlleuse carte pour faire adopter son plan d'économies budgétaires, mais son gouvernement semble voué à tomber tant les oppositions refusent unanimement de lui accorder un sursis.
Cette dramatisation politique a pour point de départ un constat lucide sur l'état extrêmement dégradé des comptes publics et la perspective de ce vote de confiance a eu un impact immédiat sur l'économie. Après avoir clôturé en baisse lundi, le CAC 40 est à nouveau dans le rouge ce mardi. Le taux d'intérêt de la dette de la France a, lui, augmenté. Des indicateurs plus qu'inquiétants. Le ministre de l'Economie agite même le spectre d'une intervention du FMI.
"Nous paierons bientôt notre dette plus cher que l'Italie"
"C'est une éventualité qui est devant nous", a déclaré Éric Lombard, tout en précisant rapidement que les finances publiques sont tenues et que tout sera fait pour écarter ce risque d'une intervention du Fonds Monétaire International, qui en général entraîne une cure d'austérité pour assainir les comptes publics des pays concernés.
Le premier risque concret à court terme est une hausse des taux d'intérêt. "Nous paierons bientôt notre dette plus cher que l'Italie", a indiqué le ministre de l'Economie. Et ce sera forcément une période compliquée à venir, prévient Christopher Dembik, économiste chez Pictet Asset Management.
"Le pire est certainement à venir"
"Le pire est certainement à venir et ce qu'il se passe aujourd'hui sur le marché financier, c'est peut-être rien par rapport à ce qui pourrait survenir l'an prochain. Quand la France va devoir emprunter très très massivement, ça veut dire que le coût d'emprunt de l'Etat va augmenter", alerte-t-il.
Selon lui, "pour couvrir ce coût d'emprunt, soit vous baissez les dépenses, on sait que la France sait mal le Faire, soit vous augmentez encore davantage la fiscalité, ce qui est malheureusement la technique française".
De quoi craindre les prochaines décisions des agences de notation, qui pourraient cette fois dégrader la note de la France. Première échéance, la réponse de Fitch le 12 septembre, soit quatre jours après le vote de confiance à l'Assemblée.