En 2019, 81.100 dossiers de surendettement ont été déposés l'an dernier à la Banque de France 1:59
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Carole Ferry, édité par Ariel Guez
Alors que le nombre de dossiers de surendettement déposé en 2019 est en baisse par rapport aux années précédentes, l'engrenage de cette situation peut toucher des foyers qui se croyaient à l'abri. En région parisienne, un couple de retraités s'est ainsi retrouvé endetté de plusieurs milliers d'euros. Il témoigne pour Europe 1. 
TÉMOIGNAGE

Le nombre de dossiers soumis aux commissions de surendettement en France a enregistré un net recul en 2019. Il a diminué de 12% sur un an et de 38% par rapport à 2014. Au total, 81.100 dossiers ont été déposés l'an dernier à la Banque de France. Un phénomène qui touche particulièrement les personnes seules (53%), les femmes (55%), 20% des personnes concernées sont des familles monoparentales. Mais l'engrenage peut aussi toucher des couples qui ne s'y attendaient pas du tout, à l'image de Michel et Jacqueline, des retraités en banlieue parisienne. 

Des prêts pour en rembourser d'autres

"On a dépensé plus que ce qu'on gagnait", raconte le couple. Pourtant, Jacqueline, retraitée de la fonction publique, et Michel, ancien informaticien, cumulent 3.200 euros de retraite par mois. Pour eux, tout a commencé par des problèmes de santé. "Le montant des frais de santé qui n'ont pas été remboursés est de 41.635 euros depuis 2010", pointe Michel. Malgré leur mutuelle, leur budget est parti à la dérive. Autre ligne importante dans leurs dépenses : "celle pour les enfants" poursuit Michel, rejoint par sa femme. "Je crois que c'est là où on a fait beaucoup de bêtises", explique Jacqueline. 

Quand Michel se rend compte de la situation il y a quatre ans, il ne le dit pas à sa femme et tombe dans ce qu'il appelle "un cycle infernal". "Vous faites un prêt pour payer la nourriture et les dépassements, et à la fin, je faisais un prêt pour rembourser les autres."

Quand Jacqueline découvre le pot aux roses, elle convainc son mari de déposer un dossier de surendettement. "J'avais honte", relate-t-elle. Mais maintenant, le couple peut enfin respirer. "On ne peut plus nous saisir, on n'a plus la pression des coups de fil, des huissiers et des menaces", expliquent-ils. Aujourd'hui, ils remboursent au minium 10 euros par mois à chacun de leurs créanciers et aperçoivent une porte de sortie même s'ils savent qu'il faudra plusieurs années pour la franchir.