Les entreprises peuvent financer une partie des frais supportés par les salariés en télétravail. 1:23
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Olivier Samain, édité par Séverine Mermilliod
Quid de la prise en charge par les entreprises des frais supportés par leurs salariés en télétravail ? Avec le confinement et la généralisation au maximum du télétravail, la question se pose à nouveau car, la plupart du temps, les accords d'entreprises sur le télétravail comprennent une indemnité, pour le chauffage en journée, internet... Les entreprises jouent-elles le jeu ?

Le télétravail, partout où c'est possible et au maximum de ce qui est possible : telle est la consigne adressée aux entreprises par le gouvernement pour limiter la circulation du virus. Mais qu'en est-il de la prise en charge par les entreprises des frais que supportent les salariés contraints de travailler chez eux (qu’il s’agisse du chauffage dans la journée, de l’électricité, des abonnements internet, des cartouches d’encre, des rames de papier…) ? La plupart du temps, les accords de télétravail prévoient des systèmes de défraiement.

Chauffage, internet, siège et deuxième écran

Il y a les entreprises pingres qui disent "à quoi bon vous indemniser puisque le télétravail s’appuie sur le volontariat" - sauf qu’en ce moment avec la crise du covid et le confinement, l’argument a du mal à tenir. Et il y a les entreprises plus généreuses, qui ont conclu des accords récents prévoyant la plupart du temps une somme forfaitaire exonérée de cotisations.

Chez l’assureur Allianz, par exemple, c’est entre 10 et 50 euros par mois en fonction du nombre de jours par semaine passés en télétravail. Chez Accenture, c’est un peu moins : 35 euros pour ceux  qui travaillent chez eux au moins 4 jours par semaine, 35 euros parce que le chauffage, l’électricité, l’abonnement internet sont pris en charge, mais pas les cartouches d’encre ni les ramettes de papier, protection de la planète oblige. Les salariés d’Accenture, en revanche, ont un  forfait de 300 euros pour s’acheter sur catalogue un siège ou un deuxième écran.

"Il faut batailler"

"Pas mal", reconnaît Jérôme Chemin, secrétaire général adjoint de la CFDT cadres, mais, dit-il, il faut quand même faut se battre dans les négociations. "Généralement, les employeurs arrivent en négociation en ne mentionnant pas le remboursement des frais dans les projets d’accord. C'est quelque chose sur lequel il faut batailler. D’autant que c'est une  revendication de plus en plus forte : aujourd’hui, le télétravail concerne toutes les populations de l’entreprise, par rapport aux accords que nous avions auparavant sur le télétravail qui concernaient principalement les cadres et un nombre moins important de jours de télétravail".

Il faudra maintenant regarder, selon la CFDT cadres, le partage de la valeur au vu des bénéfices que les entreprises vont pouvoir tirer de la réduction du nombre de leurs mètres carrés de bureaux.