Skier avant Noël ? Les idées de Luc Alphand pour "infléchir certaines décisions"

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Romain David
Alors qu'Emmanuel Macron s'est montré sceptique mardi soir quant à une réouverture des stations de ski d'ici la fin de l'année, le champion du monde de descente Luc Alphand, invité jeudi d'Europe 1, espère pourtant que les professionnels du secteur réussiront à obtenir une ouverture avant Noël, afin de sauver la saison.
INTERVIEW

Les stations de ski sont suspendues à une date de réouverture, et leur attente devrait encore se prolonger.  Si le Premier ministre, Jean Castex, leur a promis une réponse d’ici le 5 décembre, celle-ci ne se fera pas lors de sa conférence de jeudi – lors de laquelle il doit détailler les annonces faites mardi par Emmanuel Macron - dans la mesure où les arbitrages sont toujours en cours. Le chef de l’Etat a toutefois précisé mardi qu’une ouverture pour les fêtes de fin d’année semblait difficile. Il a également indiqué qu’il souhaitait un alignement européen sur cette question. L'Allemagne, de son côté, va demander à l’UE d'interdire jusqu'au 10 janvier les séjours de ski, et ce malgré l'opposition de l'Autriche et la grogne des professionnels. Le champion du monde de descente Luc Alphand, invité jeudi d'Europe 1, espère  un assouplissement. 

"Tout le monde va essayer de faire bouger les lignes"

Une fermeture pour Noël "est une mauvaise nouvelle pour tous les professionnels du milieu de la montagne. Au-delà des stations, il y a une grosse économie qui vit du ski : l'hôtellerie, les restaurants", a réagi jeudi, au micro d’Europe Matin le quintuple vainqueur de la coupe du monde de ski alpin. Il ne doute pas de la mobilisation des principaux acteurs du tourisme pour défendre ce dossier et obtenir une inflexion de la part de l’exécutif. "Tout le monde va essayer de faire bouger les lignes, et peut-être essayer d'infléchir certaines décisions. On peut avoir une ouverture plus près de Noël, vers le 20 décembre ?", interroge-t-il.

"Beaucoup de gens dépendent de cette économie-là, ont besoin de ça pour vivre", poursuit Luc Alphand. "Je ne sais pas si on arrivera à faire une seule saison seulement sur les vacances de février, même en ouvrant au mois de janvier, car janvier est une période un peu creuse", ajoute-t-il.

Des stations prêtes à se plier aux contraintes sanitaires

En France, l’économie touristique de la montagne représente 10 milliards d’euros et emploie quelque 120.000 saisonniers l’hiver, selon les chiffres d’un rapport sénatorial. "Je pense qu’avec un peu de civisme on peut organiser les files d’attente, monter par deux au lieu de quatre sur les télésièges. On peut se mettre en groupes familiaux dans des cabines. [...] Concernant la restauration, on peut mettre en place des pique-niques à l’extérieur, organiser des click & collect dans les restaurants", soutient encore Luc Alphand, qui rappelle que les stations ont déjà travaillé sur de telles mesures à l’issue du premier confinement.