SNCF : la consultation des cheminots n'aura "aucune" légitimité, juge Guillaume Pepy

"Nous vivons un moment charnière", a encore jugé le patron de la SNCF jeudi.
"Nous vivons un moment charnière", a encore jugé le patron de la SNCF jeudi. © ERIC PIERMONT / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Alors que l'intersyndicale des cheminots s'apprête à lancer un référendum interne, le patron de la SNCF estime jeudi auprès du "Parisien" que "personne ne peut confisquer le débat et le vote au Parlement".

Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a estimé jeudi que le référendum interne que veulent organiser les syndicats de cheminots contre la réforme ferroviaire n'aura "aucune" légitimité, le Parlement ayant seul le pouvoir de décider.

"Personne ne peut confisquer le débat et le vote au Parlement". "Aucune. C'est aussi brutal que ça", a assuré Guillaume Pepy en répondant à une question sur la légitimité du scrutin, dans une interview au journal Le Parisien. "La réforme ferroviaire est un sujet qui ne concerne pas que l'entreprise mais tous les Français et qui sera tranché par les élus nationaux dans quelques semaines. Personne ne peut confisquer le débat et le vote au Parlement", a-t-il expliqué.

Alors que la grève lancée deux jours sur cinq depuis début avril est moins suivie, l'intersyndicale de la SNCF a décidé mercredi de lancer la semaine prochaine une consultation - appelée "vote-action" - pour demander aux cheminots s'ils sont "pour ou contre" la réforme du secteur ferroviaire lancée par le gouvernement.

"Un moment charnière". "Nous vivons un moment charnière", a jugé le patron de la SNCF. "Deux syndicats, l'Unsa et la CFDT, ont accepté de participer ce vendredi à une réunion avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne, concernant les amendements au projet de loi. C'est un avancement", a-t-il relevé. D'ici le passage du projet de loi au Sénat fin mai, "le Premier ministre va également annoncer des mesures de désendettement, ainsi que des investissements supplémentaires", tandis que Guillaume Pepy présentera "l'ensemble de l'agenda social lié aux questions de l'après-statut (quand la SNCF n'embauchera plus au statut des cheminots, ndlr), à partir de 2020". "Ces trois semaines peuvent donc s'avérer très utiles", a jugé Guillaume Pepy, soulignant dans les colonnes du Parisien que "le but (de la réforme) n'est pas d'avoir des cheminots au rabais et de jouer au dumping social".

Guillaume Pepy constate enfin "une lente érosion du mouvement", notant que le nombre de grévistes est passé pour la première fois sous la barre des 15% mercredi. "Certes le mouvement se poursuit, mais avec de forts écarts entre les métiers", a-t-il observé. "D'où un nombre de trains multiplié par deux, de 2.850 début avril à 6.300 ce mercredi". "Mais je ne dis pas qu'il n'y a plus de grève. Je suis lucide. Cela a baissé mais il y a encore plus de 50% des conducteurs qui sont en grève", a-t-il reconnu.