Les syndicats veulent encore croire à la mobilisation même en cas d'adoption du texte. 1:39
  • Copié
Barthélémy Philippe, édité par Laura Laplaud
Alors que la commission mixte paritaire se réunit ce mercredi avec l'objectif d'établir une version commune du texte de la réforme des retraites, les syndicats veulent encore croire à la mobilisation et souhaitent que le mouvement continue, même en cas d'adoption du texte.

Pour la huitième fois depuis le 31 janvier, l’intersyndicale a appelé les Français à faire grève et à manifester contre la réforme des retraites. Dans le même temps, la commission mixte paritaire se réunit ce mercredi et doit parvenir à un accord sur une version définitive du texte qui pourrait être adopté dès le lendemain. La résignation gagne du terrain dans les rangs des opposants à la réforme. Pourtant, les syndicats y croient encore et veulent que le mouvement continue même en cas d’adoption du texte.

Les syndicats restent mobilisés

Les meneurs syndicaux savent très bien que l’adoption du texte peut tuer le mouvement. Pour y faire face, ils cherchent à contrer le fatalisme ambiant. "On a déjà vu avec l’expérience du CPE un texte voté, mais pas promulgué sous la pression de la rue et de la population", affirme Cyril Chabanier, président de la CFTC. "Et même dans le cas où le texte est promulgué, il y aura des recours au Conseil constitutionnel. À nous de faire comprendre que le combat n’est pas perdu parce que la loi est votée et de les garder mobilisés", poursuit-il au micro d'Europe 1.

Sous quelle forme poursuivre la mobilisation ?

Mais dans ce cas, si la réforme est votée, sous quelle forme poursuivre la mobilisation ? C’est le casse-tête que devra peut-être résoudre l’intersyndicale dès jeudi soir. "On a de plus en plus de militants qui ne se retrouvent plus dans les manifestations traditionnelles. Ils ont l’impression de ne pas avoir écouté. Aujourd’hui, ils cherchent, ils nous proposent des actions alternatives comme des blocages de zones commerciales, industrielles, des blocages de ronds-points. Si le texte est adopté, on verra quelles actions nous sont proposées et lesquelles on peut retenir", explique la secrétaire confédérale de Force ouvrière, Patricia Drevon.

Mais l'utilisation de l'article 49.3 peut tout changer. Si le gouvernement l'active, il pourra adopter sa réforme sans passer par un vote par l'Assemblée nationale. "Un vice démocratique", a prévenu Laurent Berger et le moyen idéal pour galvaniser les troupes et faire durer le mouvement.