Des techniciens de laboratoire s'étaient mis en grève à Lille en mai dernier pour réclamer une hausse de salaire. 1:31
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Carole Ferry, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Les fonctionnaires ne veulent pas être les grands oubliés de l'inflation. Alors que le Smic va augmenter de 2,2% au 1er octobre, ils réclament d'ores et déjà une hausse générale de leurs salaires. Ce sera le débat central de la conférence sur les perspectives salariales dans la fonction publique qui s'ouvre ce mardi.

Les fonctionnaires vont-ils profiter des effets de l'inflation et de la hausse du Smic ? C'est ce mardi que s'ouvre la conférence sur les perspectives salariales dans la fonction publique. L'événement réunit les syndicats de toutes les catégories (État, collectivités, hôpital...) sous la houlette d'Amélie de Montchalin, la ministre déléguée. En juillet, celle-ci avait annoncé une revalorisation des salaires des fonctionnaires de la catégorie la moins payée, mais cette grille doit évoluer dès maintenant selon les syndicats. Les discussions doivent durer jusqu'en février prochain et la rencontre s'annonce d'ores et déjà tendue.

Le point d'indice au centre des attentions

Le sujet au centre de toutes les attentions est celui du point d'indice. Il permet d'augmenter les salaires de tous les fonctionnaires, du plus haut au plus bas de l'échelle. Un point équivaut à 14 euros net par mois sur la fiche de paie, ce qui représente une augmentation de 2,5 milliards d'euros pour le budget de l'État. Une somme conséquente pour le gouvernement qui ne veut donc pas rehausser ce point d'indice en 2022. C'est pour cette raison qu'il a choisi d'augmenter uniquement les fonctionnaires de la catégorie C, les moins bien payés.

Avec l'inflation et la hausse du Smic, les revalorisations annoncées en juillet ne sont plus à la hauteur. C'est l'avis de Christian Grolier, secrétaire général de la section FO des fonctionnaires : "La future grille de salaires allait nous rendre tranquilles pendant plusieurs années. Pourtant, le Smic va augmenter de 2,2% au 1er octobre et des centaines d'agents se retrouvent à nouveau payés en dessous du salaire minimum", souligne-t-il sur Europe 1, avant de poursuivre : "On ne peut pas accepter que les agents soient payés en dessous du Smic. Si on veut donner de l'attractivité à l'emploi public, (la revalorisation) est le minimum".

Le rôle important des agents durant la crise sanitaire

Ce constat est partagé par Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA fonction publique. "L'inflation augmente fortement dans notre pays. Il faut donc que nous trouvions une solution pour les agents publics", affirme-t-il au micro d'Europe 1. Le syndicaliste justifie une hausse des salaires par le rôle important qu'ont joué ces fonctionnaires durant la crise sanitaire.

"Ils se sont fortement mobilisés, tout le monde le reconnaît. Ce n'est pas possible qu'il y ait des agents tout juste au niveau du Smic alors qu'ils avaient des perspectives de carrière", enchérit Luc Farré. Selon les syndicats, un geste dès l'ouverture de la conférence permettra d'apaiser les débats.