retraite 1:29
  • Copié
Barthélémy Philippe, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Avec la réforme des retraites, les travailleurs précaires redoutent de devoir travailler plus longtemps pour valider une pension complète. En réalité, c'est déjà le cas pour une majorité d'entre eux, selon une étude de l'institut des politiques intérieures. Une situation jugée injuste par certains économistes et politiques.

Dans le projet de réforme des retraites, contesté par de nombreux syndicats, les travailleurs précaires devront travailler plus longtemps alors que leur espérance de vie en bonne santé est plus faible. En réalité, comme le montre une étude de l'institut des politiques intérieures, c'est déjà le cas pour un très grand nombre d'entre eux avec le système actuel. Les actifs les plus modestes (ceux qui gagnent moins de 1.600 euros par mois) attendent souvent l'âge d'annulation de la décote, 67 ans, pour toucher leur retraite à taux plein.

Ces travailleurs sont effectivement les plus exposés aux carrières hachées et précaires. Ils mettent donc plus longtemps à atteindre les 43 années de cotisations nécessaires pour valider une pension complète.

Le gouvernement prêt à une mesure sociale ?

D'après l'économiste Patrick Aubert, cette situation ne changera pas avec la réforme en cours. "La réforme elle-même ne les frappe pas davantage. Par contre, elle ne change rien à une inégalité qui existait déjà avant, parce que ce n'est pas forcément logique que les plus précaires doivent attendre 67 ans pour le taux plein", estime-t-il au micro d'Europe 1.

Un avis partagé par le député MoDem Philippe Vigier. Ce dernier souhaite que les salariés aux carrières hachées puissent partir dès 65 ans avec une pension complète. "Il est temps de faire passer un signal car ces gens-là qui ont connu des difficultés dans leur vie pro se retrouvent à attendre 67 ans pour avoir une retraite à taux plein. J'aimerais que pour eux, on fasse un geste."

La question est désormais de savoir si le gouvernement est prêt à une nouvelle mesure sociale, qui réduirait l'efficacité financière de la réforme.