Économie : asphyxié par la dette, le gouvernement veut s’attaquer au modèle social
Le gouvernement français a nettement revu à la baisse son estimation de croissance pour 2024, de 1,4% à 1% dévoilant des économies "immédiates" de 10 milliards d'euros sur les dépenses de l'État. Une première étape puisque la prochaine cible est encore plus importante : au moins 12 milliards d'euros d'économies.
Le gouvernement cherche des économies tous azimuts. Après la révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2024, l’exécutif a déjà acté 10 milliards d’euros d'économies mais ce n'est qu’une première étape. La prochaine cible est plus grosse encore : au moins 12 milliards d’euros d’économies. Et puisque l'exécutif refuse d’augmenter les impôts, il lorgne sur notre copieux modèle social.
Un modèle social qui coûte cher
Ce modèle social coûte très cher à l'État : 850 milliards d’euros par an, un record dans l’Union européenne. Le financement de la protection sociale représente 56% des dépenses de l'État, un tiers du PIB et les plus gros postes parmi ces dépenses sont les retraites et la santé, décrypte Bruno Chrétien, président de l’Institut de la protection sociale.
"La retraite, c’est à peu près 340 milliards d’euros, 13 à 14% du produit intérieur brut (PIB). La santé viendra en deuxième rang avec 10 à 11 points de PIB. Ensuite, on aura des dépenses qui sont de moindre importance : la politique familiale, la prévoyance (arrêt de travail, prise en charge du décès). Troisième poste, tout ce qui est chômage et puis on compte parfois l’aide au logement à l’intérieur."
Ne pas revaloriser les retraites ?
Le levier d’économie le plus efficace serait de ne pas revaloriser les retraites à la hauteur de l’inflation comme c’est le cas chaque année. Une sous-indexation d’un petit point par rapport à l’inflation permettrait d’économiser trois milliards d’euros en une seule fois. Mais la manœuvre est risquée car les plus de 65 ans votent plus que les autres classes d’âge, et souvent pour Emmanuel Macron.