Budget : en retard sur ses objectifs annuels, Bercy gèle 5 milliards d'euros de crédits
La situation des finances publiques ne cesse de se dégrader. Selon l'Insee, la dette de la France vient d'atteindre un nouveau record, à plus de 3.300 milliards d'euros, soit 114% du PIB. Les dépenses sont hors de contrôle, au point où le gouvernement risque de rater l'objectif, pourtant très modeste, de ramener le déficit public à 5,4% du PIB en fin d'année.
C'est la panique budgétaire à Bercy. Après un premier gel de 9 milliards d'euros en mars, le gouvernement a récidivé, en annonçant le gel de 5 milliards d'euros de crédits dans le champ des dépenses de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivité territoriales.
Confrontées à des recettes fiscales plus faibles que prévues, les administrations Attal puis Barnier avaient quant à eux gelé plus de 15 milliards d'euros de crédits pour éviter que le déficit public ne dérape au-delà des 6%. Un scénario qui se répète cette année avec le gouvernement de François Bayrou.
"Les investisseurs vont perdre patience"
Avec une petite différence tout de même puisque cette fois, les recettes fiscales sont conformes aux attentes. Ainsi, ce sont les dépenses qui sont définies comme étant hors de contrôle, un signe qui montre que Bercy cherche encore sa boussole budgétaire.
"Cela illustre la difficulté pour maîtriser l'évolution de ces dépenses, cela crée un certain malaise", déplore l'économiste Éric Dor.
Et si la France échoue à nouveau dans sa quête de réduction du déficit public, elle s'expose à des conséquences très lourdes selon le spécialiste. "Les investisseurs vont finir par perdre patience, il y aura une augmentation des taux d’intérêt, cela augmentera encore la facture de l’intérêt de la dette, ce qui rendra encore plus difficile l’assainissement budgétaire", décrypte-t-il.
Derrière la Grèce (161,9%) et l'Italie (137,3%), la France affiche la troisième dette publique de la zone euro. Elle se fixe désormais à 3.300 milliards d'euros, soit 114% du PIB, indique l'Insee. Toutefois, ces deux pays ont commencé à redresser leurs finances, tandis que la France poursuit sa dégringolade.