"Renault joue sa survie" prévient Le Maire, qui attend "des engagements"

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Bruno Le Maire a sommé Renault de s'engager sur le maintien en France de certaines activités, alors qu'un plan de restructuration du constructeur prévoit la fermeture de trois usines. © IAN LANGSDON / POOL / AFP
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avec AFP
Bruno Le Maire a sommé Renault de s'engager sur le maintien en France de certaines activités, alors qu'un plan de restructuration du constructeur prévoit la fermeture de trois usines. Le ministre a même averti qu'il "n'as pas encore signé" le prêt de 5 milliards d'euros que l'État doit verser à la marque au losange.

"Renault joue sa survie" et doit s'engager notamment sur le maintien en France de certaines activités, a prévenu Bruno Le Maire, en soulignant qu'il n'avait pas encore donné son feu vert à un prêt de 5 milliards d'euros au constructeur en détresse.

"Ce prêt, je ne l'ai pas encore signé", avertit Bruno Le Maire

"Ce prêt, je ne l'ai pas encore signé", a expliqué le ministre de l'Economie dans un entretien publié jeudi soir par Le Figaro, en demandant aux constructeurs automobiles de s'engager sur trois points, dont "la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées". Renault, fleuron industriel français, se retrouve dans une très mauvaise passe, ayant vu ses usines et son réseau commercial paralysés par la crise du coronavirus et les confinements décidés notamment en Europe, qui ont fait chuter le marché du neuf de 76,3% en avril sur le Vieux continent.

Le groupe au losange était déjà fragilisé avant cet épisode, ayant subi en 2019 sa première perte nette en dix ans. L'État français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a accepté de voler à son secours en garantissant un prêt bancaire d'environ 5 milliards d'euros, qui a été approuvé par l'Union européenne. Mais il faut encore qu'il soit validé par Bruno Le Maire et un décret publié au Journal Officiel.

 

 

Un plan de restructuration présenté le 29 mai

Le groupe doit présenter vendredi 29 mai son nouveau plan stratégique, et a déjà chiffré les économies nécessaires à 2 milliards d'euros. Ce plan pourrait comprendre la fermeture de trois usines de taille moyenne en France, ainsi qu'une reconversion de l'installation industrielle emblématique de Flins, dans les Yvelines, selon le Canard Enchaîné et une source proche du dossier. Si le constructeur n'a pas commenté ces informations, elles ont suscité une levée de boucliers, le Premier ministre Édouard Philippe prévenant mercredi que le gouvernement serait "intransigeant" sur la préservation des sites.

"Nous poursuivons nos discussions dans le cadre du plan de soutien à l'industrie automobile", a précisé Bruno Le Maire jeudi soir, en révélant que ce plan, attendu par la filière tout entière, serait annoncé la semaine prochaine par le président de la République. Dans ce cadre, "nous demandons aux constructeurs de prendre des engagements dans trois directions : le véhicule électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées", a détaillé le ministre.

Le respect de l'environnement, paramètre essentiel à l'obtention de l'aide

"Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans ces deux directions : la décarbonation de l'économie française et l'amélioration de sa compétitivité", a-t-il poursuivi. La filière automobile pèse en France 400.000 emplois industriels directs, 900.000 avec les services.