La question du report de l'âge légal de départ à la retraite se pose même dans les allées du Salon de l'Agriculture. 1:38
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Barthélémy Philippe , modifié à
En plein débat sur le report de l'âge légal de départ à la retraite, plusieurs professions s'inquiètent de leurs conditions de travail. En premier les agriculteurs, qui ne cotisent pourtant pas au régime général mais à la mutualité sociale agricole (MSA). Dans les dix années à venir, la moitié des actifs du secteur actuellement en fonction partiront à la retraite. L'enjeu d'une discussion est donc crucial.

Travailler plus longtemps, même pour les agriculteurs ? La question du report de l'âge légal de départ à la retraite se pose même dans les allées du Salon de l'Agriculture. Les agriculteurs sont aussi concernés par la réforme des retraites et ce, même s'ils ne cotisent pas au régime général, mais à la mutualité sociale agricole (MSA). Pour le secteur, qui perd chaque année de nombreux actifs, l'enjeu des discussions autour des conditions de travail est crucial. Parmi les inquiets, il y a Véronique, éleveuse de vaches en Bretagne, qui craint que son corps ne suive pas dans les activités les plus pénibles.

Des conditions de travail difficiles

"Oui, il faudra que je travaille plus longtemps et cela ne me fait pas super plaisir. Nous, on a un boulot assez physique. Les vaches allaitantes, c'est sportif ! Quand on a 30 ans, ça va, mais quand on a 64 ans, se mettre à courir parce qu'on a une vache qui nous fonce dessus, c'est moins évident", explique-t-elle.

Stéphane, lui, est maraîcher dans la baie du Mont-Saint-Michel. À 48 ans, il réfléchit à changer sa façon de travailler pour tenir jusqu’à la retraite. "Je vais faire évoluer les modes de production sur ma ferme. De façon à être un petit peu plus mécanisé. Et puis faire moins de légumes, diminuer la charge de travail", prévoit-il.

Une retraite oui, mais avec quelle pension ?

Le montant de la pension, c’est l'autre angoisse des agriculteurs. Leurs salaires sont généralement très bas, donc ils cotisent peu et leur niveau de vie à la retraite en pâtit : la pension moyenne des anciens chefs d'exploitation dépasse à peine 1.000 euros par mois, contre 1.500 euros en moyenne pour un retraité français. Mais la situation devrait s'améliorer à partir de 2026 avec le changement de la règle de calcul.

Une bonne nouvelle selon Pascal Cormery, président de la caisse de retraite des agriculteurs : "Le système de retraite agricole avait un gros défaut, c'est que le calcul se faisait sur l'ensemble de la carrière. Avec l'ensemble de la profession agricole, on demandait à ce que le calcul se fasse sur les 25 meilleures années", détaille-t-il. Selon le principal syndicat agricole, les pensions devraient de ce fait augmenter de 140 à 300 euros par mois.