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Barthélémy Philippe
Le gouvernement a dévoilé ce lundi matin ses arbitrages sur la réforme de l'assurance-chômage. Si certains points sont encore en discussion, les conditions d'indemnisation, elles, seront durcies dès le 1er février. Mais en pleine crise économique, les partenaires sociaux, comme la CFTC, craignent que ce ne soit pas le bon moment, notamment pour les seniors.

Alors que l'assurance-chômage est en voie d'être mise en place, les syndicats s'inquiètent. Si le marché du travail est dynamique, avec un taux de chômage à 7,3%, les conditions d'indemnisation seront durcies avec le passage de cette réforme. À partir du 1er février 2023, pour les entrants au chômage, un coefficient de réduction sera appliqué si la conjoncture reste similaire à celle d'aujourd'hui. Et certaines populations de travailleurs, comme les seniors, risquent d'être particulièrement exposées. Pour les personnes de 55 ans ou plus, la durée d'indemnisation passera de 36 à 27 mois et "certains finiront au RSA", prédit Éric Courpotin, représentant de la CFTC.

Un risque de licenciement plus important

"On sait très bien que quand il y a un plan social dans une entreprise, les premiers à être licenciés, ce sont les seniors, parce que généralement ce sont les plus hauts salaires", rappelle le syndicaliste. "Je vois pas comment ils vont faire pour repartir vers un emploi. Ils vont repartir vers quoi ? Et éventuellement le RSA quand ils auront tout épuisé ?", ajoute-t-il, inquiet.

Pour Éric Courpotin, il ne s'agit que d'une manœuvre administrative, pour diminuer les chiffres du chômage sur le papier. "On va diminuer les chiffres du chômage en France en les retirant de la liste des demandeurs d'emploi pour les basculer vers le RSA. Aujourd'hui, un demandeur d'emploi pour le gouvernement, c'est juste une ligne budgétaire", conclut-il, déplorant le manque de considération de l'humain dans la réforme.