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Noa Moussa / Crédit photo : ANDREAS SOLARO / AFP
602 procédures de liquidation et de redressement judiciaire de salons de coiffure ont été ouvertes ces six derniers mois. En cause : l'enchaînement de l'épidémie de Covid-19, la hausse du coût de l'énergie et la baisse du pouvoir d'achat. En l'espace de deux ans, les faillites de salons de coiffure ont bondi de 181%. Pour comprendre, Europe 1 s'est rendue dans un salon de coiffure parisien.
REPORTAGE

Au coin de la rue de centaines de communes en France, des rideaux de fer définitivement tirés. Avec la baisse du pouvoir d'achat et la hausse du prix de l'énergie, les salons de coiffure sont en grande difficulté cette année. Un sèche-cheveux à la main, Michèle, coiffeuse brésilienne dans un salon parisien, accueille une cliente. "Avant, on avait beaucoup plus de clients. Normalement, je faisais quinze à vingt clients par jour. Aujourd'hui, j'en fais seulement huit ou neuf. Ça, c'est la réalité", alerte-t-elle.

Changement d'habitudes de la clientèle

Les faillites ont augmenté de 181% en deux ans, avec 602 procédures de liquidation et de redressement judiciaire ouvertes ces six derniers mois. Car les habitudes ont changé : Andréa, 26 ans, a bien réfléchi avant de pousser la porte du salon. "Je suis en train de me couper les cheveux en train de réaliser un carré très court. Je vais laisser pousser mes cheveux, peut-être trois mois ou six mois, au lieu de revenir dans deux mois pour me recouper les cheveux à nouveau", détaille-t-elle.

Cette baisse de la clientèle, Michelle la constate chaque jour dans son salon de coiffure et de manucure où elle emploie quatre personnes. "Cette année, je ne veux pas prendre de vacances parce que je ne peux pas fermer. Mon chiffre d'affaires aujourd'hui est alarmant donc j'ai fait des sacrifices pour continuer à travailler, ne pas voyager, ne pas prendre des vacances, ne pas baisser mon salaire. C'est très difficile", confie, attristée, la coiffeuse. Dans le quartier, quatre salons de coiffure ont fermé leurs portes depuis le début de l'année.