De nombreux Belges viennent faire leurs courses en France où les prix sont plus bas. 1:30
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Maximilien Carlier, à Roncq (Nord) et Mouscron (Belgique), édité par Romain Rouillard , modifié à
L'inflation en France, qui s'établit tout de même à 6,1% est loin d'être la plus importante de la zone euro. En Belgique, par exemple, l'envolée des prix est encore plus spectaculaire et certains n'hésitent plus à venir dans l'hexagone pour faire le plein d'essence mais aussi remplir le caddie.
REPORTAGE

Contrairement à ce que nous pourrions imaginer, l'inflation en France, estimée à 6,1%, est plutôt maîtrisée au regard des chiffres observés ailleurs en Europe. En Belgique, par exemple, la hausse généralisée des prix atteint presque 10% ! De quoi convaincre de plus en plus de Belges de traverser la frontière pour venir faire des courses... en France, comme l'a constaté Europe 1. 

Sur le parking de cet hypermarché du Nord de la France, beaucoup de plaques d'immatriculation sont belges. Nadine pousse difficilement son caddie rempli : "un peu de viande, un peu de poisson, de l'eau, des yaourts, du fromage", énumère-t-elle avant de poursuivre : "En Belgique, c'est beaucoup plus cher et je viens tous les 15 jours ici faire mes courses. Je gagne 50 euros par caddie, c'est énorme", se réjouit-elle. 

"C'est de l'argent qui part" 

Malgré l'inflation, les prix restent attractifs. Plusieurs Belges y voient aussi l'opportunité de faire le plein d'essence à un prix plus raisonnable. C'est le cas de Nathalie qui vient remplir son réservoir en France depuis peu : "C'est plus avantageux qu'en Belgique. S'ils baissent en France, comme ils disent, à 1,50 euros, on reviendra automatiquement en France. Pour nous, les frontaliers, c'est plus avantageux", remarque-t-elle, non sans souligner que, pour une fois, ce ne sont pas les Français qui traversent la frontière pour alléger la facture.

Néanmoins, ces ristournes coûtent plusieurs milliards d'euros aux pouvoirs publics, fait remarquer Paul, un automobiliste français : "Cela va profiter aux frontaliers belges, c'est de l'argent qui part. Mais comment ne cibler que la population française ? Ce n'est pas évident, voire impossible". 

Lorsque l'on passe la frontière, des stations essence, habituellement très prisées par les Français se vident. La réduction de 15 centimes par litre sur le carburant, mise en place en France, font très mal aux gérants belges qui assurent ne pas pouvoir rivaliser avec ces aides de l'État.