«On ne peut pas, au titre de la guerre des prix, détruire la valeur de l'activité agricole», alerte Arnaud Rousseau
Le nouveau président de la FNSEA Arnaud Rousseau était l'invité d'Europe 1 Matin ce vendredi. Au micro de Lionel Gougelot, le syndicaliste agricole appelle à ne pas réduire "la marge des exploitants", alors que de nouvelles négociations avec la grande distribution pourraient avoir lieu prochainement, afin de baisser les prix dans les rayons.
Des caddies quasi-vides et des clients qui ont les yeux rivés sur les étiquettes. Dans les supermarchés, la hausse continue des prix depuis plus d'un an pousse les Français à réduire leur consommation, notamment de fruits et légumes. Alors que le patron du groupe Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, assurait mi-juillet sur Europe 1 qu'il n'y aura pas de septembre vert , la situation pourrait en revanche changer dans les prochains mois.
Une longue bataille
Les grandes distributions souhaitent en effet revenir à la table des négociations avec leurs fournisseurs, pour renégocier des prix à la baisse, et ainsi soulager le portefeuille des Français. Une prise d'initiative largement souhaitée par Bruno le Maire, ministre de l'Économie, qui appelle depuis plusieurs semaines à faire un geste pour faire baisser les prix dans les rayons des grandes surfaces.
Mais au micro d'Europe 1, le nouveau président de la FNSEA Arnaud Rousseau prévient : "il n'est pas question qu'on vienne encore une fois chercher de la marge sur nos exploitations". "Nous nous sommes battus pendant dix ans contre la guerre des prix et nous avons obtenu à travers les lois le fait de sanctuariser la matière agricole. (...) On ne peut pas, au titre de la guerre des prix, détruire la valeur de l'activité agricole française et détruire des emplois", poursuit Arnaud Rousseau.
Faire revenir les clients dans les rayons
"C'est une ligne rouge", assure le président de la FNSEA. "En revanche, on a conscience que pour un certain nombre de nos compatriotes, c'est difficile de se nourrir. (...) Mais en tous cas, pour ce qui est de la production agricole dans nos exploitations, il n'est pas question qu'on revienne sur les prix. Je le redis, la marge des agriculteurs est faible et je veux dire ici aussi que l'agriculteur, c'est quelqu'un qui travaille près de 60 heures par semaine, qui investit de nombreux capitaux et qui est de revenu plutôt moyen, voire faible". Impossible donc pour lui de demander plus d'efforts aux agriculteurs.
Reste à savoir si la grande distribution entendra cet appel, alors qu'elle souhaite revenir vers des prix plus accessibles pour faire revenir les clients en magasin.