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«On est un peu sur les fesses», à Calais, le choc après la fermeture de l'usine Meccano

Lionel Gougelot (à Calais), édité par Romain Rouillard . 1 min

Meccano, le fabricant de jouets de construction, s'apprête à fermer sa seule et unique usine en France, située à Calais. Une décision qui a fait l'effet d'une douche froide pour les salariés qui vont désormais devoir négocier leur plan de licenciement. De son côté, la maire de Calais y voit une délocalisation déguisée.

Au changement de poste à la mi-journée, les salariés de l'usine Meccano de Calais ont le visage fermé. Et pour cause, le célèbre fabricant de jouets de construction, s'apprête à fermer le site du nord de la France, créé en 1959. Le seul implanté sur le territoire français. Son propriétaire, le groupe canadien Speedmaster, prévoit l'arrêt des activités d'ici au premier trimestre 2024. 

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Ce jeudi, la cinquantaine de salariés a donc retrouvé le chemin de l'usine dans une atmosphère pesante, au lendemain de l'annonce brutale. "On est un peu sur les fesses parce qu'on s'attendait à ce qu'il y ait quelque chose mais de là à ce qu'ils ferment l'usine complètement ... J'avoue que c'est un peu choquant pour pas mal d'entre nous. On pense aussi à notre famille, aux enfants qu'on doit nourrir tout ça. On se demande un peu comment ça va se passer et on est vraiment dans l'attente", confie Giovanni qui ne parvient toujours pas à envisager la fermeture du site.

Dans son magasin de jouets du centre-ville, Jean-Philippe n'est pas très étonné des difficultés de l'usine. "Le problème de Meccano est de ne pas sortir assez de nouveautés contrairement à des marques comme Lego composées de 50% de nouveautés chaque année", souligne-t-il. "Forcément, il y a un essoufflement des ventes et c'est difficile pour l'usine locale. C'est un crève-cœur pour tout le monde, surtout en tant que Calaisiens."

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"Je trouve ça franchement scandaleux"

Dans un communiqué, le groupe se contente d'indiquer que les 7 millions d'euros investis sur le site depuis 2014 n'ont pas suffi à redresser la situation financière. Les dirigeants évoquaient en fin d'année dernière les surcoûts liés à l'augmentation des matières premières et de l'énergie . La maire de Calais, Natacha Bouchart, soupçonne une délocalisation qui ne dit pas son nom.

"J'ai plutôt l'impression qu'ils essaient de détourner une licence pour soit aller fabriquer dans un autre pays, soit vouloir fermer la licence Meccano pour privilégier les autres licences qu'ils ont en leur possession parce qu'ils en ont plusieurs. On n'a pas à démanteler un outil de travail, je trouve ça franchement scandaleux", maugréé l'édile.

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Pour les 50 salariés, les négociations en vue d'un plan de licenciement débuteront début mars. Avec en parallèle, la recherche d'un éventuel repreneur pour le site. Mais quoi qu'il arrive, l'enseigne Meccano disparaîtra définitivement de Calais en fin d'année.

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