Face à la flambée des prix de l'énergie, un chef d'entreprise se décarcasse pour ne pas devoir délocaliser aux États-Unis. 1:31
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Margaux Fodéré, édité par Laura Laplaud , modifié à
La facture énergétique aurait explosé de 16 milliards d'euros cette année, dont six milliards pour la seule industrie, selon le Medef. Des hausses de prix que les entreprises ne parviennent pas à répercuter sur le consommateur et qui font craindre une délocalisation à certaines multinationales. Exemple à Dieppe, où l'usine Toshiba s'attend à voir quintupler sa facture d'électricité.

Face à la flambée des prix de l’énergie, des chefs d’entreprises, implantés en France, craignent de devoir délocaliser leur production à l’étranger pour réduire la facture. C’est le cas du dirigeant de l’usine française de Toshiba près de Dieppe, qui devrait voir sa facture d’électricité multipliée par cinq en 2023. Europe 1 a rencontré un patron qui se pose beaucoup de questions sur l'avenir.

À chaque fois qu’Alain Verna ouvre la porte de son usine d’encre de tonner, il a un pincement au cœur. Depuis la crise énergétique, pour le dirigeant du site, cet entrepôt est synonyme d’inquiétude. "Si d'un seul coup, la facture énergétique s'élevait trop fortement, la maison mère au Japon pourrait être tentée de délocaliser une partie de nos productions vers l'usine américaine plus tôt, qui, elle, continuerait de bénéficier de tarifs énergétiques normaux", explique-t-il.

Travailler la nuit et le week-end pour limiter les coûts ?

Ce scénario extrême, Alain Verna cherche à tout prix à l’éviter pour ne pas perdre 10% de son chiffre d’affaires et ne pas se séparer d’une partie de ses 40 intérimaires. Alors, il ruse avec les coûts : "L'impact qui aujourd'hui serait de l'ordre de trois millions d'euros, un tiers peut être limité par le fait de travailler la nuit et le week-end", raconte-t-il au micro d'Europe 1.

Si ces efforts n’étaient pas suffisants, ce patron qui a gravi les échelons et qui connaît l’entreprise par cœur temporiserait. "Il s'écoulerait déjà certainement plusieurs mois avant qu'une décision ne soit prise et puis encore quelques mois pour activer le transfert", avance Alain Verna. À Dieppe, c'est toute une ville qui compte sur lui, puisque tout le monde connaît quelqu'un qui a travaillé dans l'usine.