Le lèche-vitrine fait moins d'adeptes. Alors que les soldes se terminent mardi, le bilan s'annonce catastrophique pour les commerçants. Reculés de trois semaines à cause du coronavirus, les soldes ont été un flop complet avec un chiffre d'affaires en net recul par rapport à l'année dernière. Invité d'Europe 1, Francis Palombi, le président de la confédération des commerçants de France (CDF), se veut tout de même optimiste et relativise l'échec des soldes.
"En moyenne, 30 % de chiffre d'affaires en moins sur l'ensemble du pays"
"En moyenne, il y a eu un résultat moins bon que l'année dernière, mais pas systématiquement. Je représente essentiellement les indépendants et j'ai remonté un sondage qui donne à peu près 30 % de chiffre d'affaires en moins sur l'ensemble du pays", explique Francis Palombi.
"Il y a de bons résultats dans certaines régions du nord et des résultats pas forcément satisfaisants plus au sud", détaille le président de la CDF. "On est dans une phase de décroissance du chiffre d'affaires." Selon la Chambre de commerce de l'Île-de-France, 87 % des commerçants connaissent un chiffre d'affaires nettement inférieur aux soldes de l’été dernier. À Paris, Félicienne a vu ce dernier baisser de 30 à 40 % par rapport à l'an dernier dans sa boutique de linge de maison. Cécilia, vendeuse de chaussures a réussi à mieux s'en sortir grâce à une bonne communication mais surtout car elle "a augmenté les remises. De -70 à -80% voire plus".
Décaler les soldes, un choix contesté
Pour Sandra, qui tient un magasin de vêtements pour femmes à Paris, l'échec des soldes est en partie dû aux dates. "C'était un peu ridicule de les avoir mis le 15 juillet. Tout le monde était parti déjà. Il aurait fallu les mettre comme d'habitude et on aurait fini tous nos stocks." Un choix que Francis Palombi, lui, "maintient et assume".
"Nous avons demandé ce report et nous l'avons obtenu de la part du ministre parce que globalement les indépendants ne pouvaient pas, après deux mois de fermeture, repartir sur des rabais à - 50 %", explique le président de la CDF. Pour lui, "les soldes, cette année, quelle que soit la date, ne pouvaient pas être exceptionnels".
Un phénomène général de déconsommation
En effet, il s'agit d'un phénomène plus large de "déconsommation, car il y a des craintes : la peur de plans sociaux, l'inquiétude pour la rentrée", analyse Francis Palombi. Preuve en est, selon lui, qu'après le déconfinement, "pendant toute la période, il y avait des promotions, des ventes privées, et il y a eu une baisse du chiffre d'affaires qui s'est maintenue, presque jusqu'aux soldes, avec entre moins 20 et moins 40 % de baisse".
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L'objectif désormais, après ces soldes médiocres, est de "garder un bon espoir et de réussir la rentrée". Cela passe par l'organisation, au mois d'octobre, d'une "semaine du commerce pour mettre en valeur les commerçants. Le vrai commerce ça se construit au jour le jour et pas seulement à coup de grandes promotions", conclut Francis Palombi.