L'exit tax est "une des barrières à l'optimisation fiscale", estime Christian Eckert

L'exit tax est pour Christian Eckert un outil contre "l'optimisation fiscale".
L'exit tax est pour Christian Eckert un outil contre "l'optimisation fiscale". © BERTRAND GUAY / AFP
  • Copié
"Nos concitoyens ne comprennent pas la nécessité d'ajouter un nouveau signal d'ailleurs hors-sujet", estime dans le JDD l'ancien l'ancien secrétaire d'Etat socialiste chargé du budget.

Tout d'abord, il y a des critiques sur la forme. Christian Eckert, l'ancien secrétaire d'Etat socialiste chargé du budget et des comptes publics, critique dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche que la décision d'Emmanuel Macron de supprimer "l'exit tax" ait été annoncée dans le "magazine américain Forbes". Sur le fond, le chef de l'Etat "oublie que seul le Parlement est compétent pour décider de l'impôt", estime l'ancien secrétaire d'Etat.

Part de la collectivité. Pour Christian Eckert, "l'exit tax", votée en 2011, "est en fait une des (trop rares) barrières à l'optimisation fiscale". Tout en reconnaissant que "la valeur créée par l'investissement est due au talent, à l'audace", l'ancien secrétaire d'Etat souligne également la part de la collectivité. "Elle est aussi due à l'environnement que notre pays construit pour l'économie (formation, transports, logements, sécurité, infrastructures...)", écrit-il.

"Amnistie fiscale inacceptable". Même si les "recettes sont assez faibles", Christian Eckert estime qu'un mécanisme dissuasif ne doit pas forcément rapporter beaucoup "pour être reconnu efficace". "Dirait-on d'un radar qui ne flasherait que peu de véhicules qu'il est inutile alors même qu'il contrait les automobilistes à respecter les règles ?", analyse-t-il. L'ancien secrétaire d'Etat attend également de voir comment la prochaine loi de finances traitera "de l'avenir des créances dont le montant atteint semble-t-il plusieurs milliards". "Les annuler purement et simplement serait une forme d'amnistie fiscale inacceptable", écrit-il. 

"Toujours pour les mêmes". Christian Eckert évoque également la litanie de mesures prises fiscales déjà prises par le gouvernement, notamment l'effacement de l'ISF, le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital ou bien encore les allègements de charges sur les actions gratuites. "Nos concitoyens ne comprennent pas la nécessité d'ajouter un nouveau signal d'ailleurs hors-sujet quand on y regarde de plus près", estime-t-il. Et de conclure sur l'iniquité des mesures. "Le président Macron ferait bien d'entendre que les Français sont de plus en nombreux à lui dire : 'Ras le bas des allègements d'impôts, toujours pour les mêmes et pas pour nous!".