L'Assemblée a voté la transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière

L'Assemblée a voté la suppression de l'ISF.
L'Assemblée a voté la suppression de l'ISF. © PATRICK KOVARIK / AFP
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David Doukhan avec AFP , modifié à
Les valeurs mobilières vont désormais être sorties de l'assiette de calcul du nouvel impôt.

C'est désormais acté. Les députés ont voté vendredi, par 77 voix contre 19, la mesure la plus controversée du projet de budget 2018 : la transformation de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI). La majorité LREM-MoDem, mais aussi LR et les Constructifs ont voté pour, tandis que les trois groupes de gauche ont voté contre. L'ISF, payé aujourd'hui par 350.000 foyers au patrimoine net supérieur à 1,3 million d'euros, sera remplacé par un nouvel impôt, au même seuil et même taux mais réduit au patrimoine immobilier (actions, obligations, etc). Cette mesure, qui exonère ainsi l’argent placé, est censée relancer l’investissement dans les entreprises et donc l’emploi. "Ça n’a jamais été démontré nulle part, mais il faut bien tenter quelque chose de nouveau", a confié un macroniste en marge du vote.

77 pour et 19 contre. Sur 98 votants, il y a eu 77 votes pour et 19 contre. "Un totem idéologique vieux de 35 ans est tombé", s'est félicité Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances. L'Assemblée avait déjà adopté dans la nuit de jeudi à vendredi une autre mesure controversée du projet de budget 2018, l'instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital. L'IFI et le PFU, ou "flat tax", sont deux des engagements électoraux d'Emmanuel Macron et s'inscrivent dans une volonté de favoriser une réorientation de l'épargne vers le financement des entreprises.

Critique sur l'impact de cette réforme. La mesure a été vivement contestée, notamment par la gauche. Sommé par l’opposition de chiffrer la déduction concédée aux principales fortunes via cette réforme, Bruno Le Maire a fini par avouer que les cent contribuables français les plus aisés paieront 150 millions d’euros d'impôts en moins.

Un marqueur de droite pour le gouvernement. "Nous l’avions toujours promis, nous ne l’avons jamais fait. On peut expliquer tout ce que l’on veut, c’est tout ce que notre électorat retient", reconnait un ancien ministre de Nicolas Sarkozy à propos de la disparition de l'ISF. "Avec ce genre de symbole, on asphyxie l’opposition de droite", se félicite de son côté un proche du président de la République. Et la gauche ? "On l’a déjà détruite en mai dernier".