Contrairement aux écoles ou aux coiffeurs, les restaurateurs ne rouvriront pas le 11 mai. 1:50
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Carole Ferry, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Les restaurateurs font partie des secteurs les plus touchés par la lutte contre le coronavirus et une réunion est prévue vendredi matin à l'Elysée pour aborder leur cas. Joints par Europe 1, des professionnels du secteur font part de leur souhait d'obtenir enfin des réponses, et se disent relativement pessimistes sur l'après confinement.

Contrairement aux écoles ou aux coiffeurs, les restaurateurs ne rouvriront pas le 11 mai... Leur cas très spécifique sera étudié vendredi matin à l'Elysée au cours d'une réunion prévue a 10h avec leurs représentants, Emmanuel Macron et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, dont les conclusions sont très attendues. Car au-delà de la date espérée du 15 juin pour la relance de leur activité, les professionnels ont des demandes financières et sanitaires.

"On a besoin de savoir"

Les restaurateurs souhaitent notamment savoir comment ils pourront rouvrir : cela sera-t-il progressif, en fonction des régions ou de la taille de l'établissement ? Quelles règles faudra t-il respecter ?

 

"Je crois qu'on a tous conscience qu'on est un lieu de transmission, mais maintenant, on a besoin de savoir quels sont les investissements à prévoir pour faire face à cette réouverture. On a besoin de rassurer nos salariés, de savoir comment on va pouvoir redémarrer", témoigne Nathalie Jaillon, propriétaire d'un petit restaurant près de Montpellier, qui attend des réponses à ces questions avec impatience.

"Ils préfèreront faire l'apéro entre eux à la maison"

Patron d'un bar à vin à Paris, Pierre Léandri comprend lui-aussi la nécessité des gestes barrières, mais reste très pessimiste sur la suite : "Si c'est avec des plexiglas entre chaque table, si c'est avec un masque, de toute façon on est morts. Est-ce que les gens viendraient prendre un verre avec un masque et en restant à un mètre de leurs amis ? Les gens non, ils préféreront faire les apéros entre eux à la maison !"

Il vient d'ailleurs de lancer le mouvement "la révolte des tabliers" et craint que même une suppression des charges, qui pourrait être annoncée, ne suffise pas à les sauver.

Selon les informations d'Europe 1, les représentants de la profession vont demander que les pertes d'exploitation soient prises en charge aux deux tiers par l'Etat et les assurances, une piste qui séduit Bruno Le Maire, ainsi que le prolongement des mesures de l'Etat sur les charges et le chômage partiel, et un effort spécifique pour les plus petites structures au sujet des loyers.