Les pourboires défiscalisés jusqu’en 2028, un bol d’air pour les serveurs et restaurateurs
Bonne nouvelle pour le secteur de l’hôtellerie-restauration : les députés ont voté la prolongation, jusqu’en 2028, de la défiscalisation des pourboires payés par carte bancaire. Une mesure saluée par les professionnels, pour qui ces quelques euros font souvent toute la différence.
C’est un "ouf" de soulagement pour les professionnels de la restauration. Initialement prévue jusqu’à fin 2025, l’exonération fiscale des pourboires payés par carte bancaire sera finalement prolongée jusqu’en 2028. Portée par Laurent Wauquiez, cette mesure vise à soutenir le secteur.
Alban, serveur depuis un an dans un restaurant parisien, en mesure pleinement l’impact. "C’est bien que ce ne soit pas taxé. Dans des pays comme les États-Unis, ils vivent de leurs tips (pourboires en anglais). Nous, on a un salaire, mais le pourboire reste un vrai coup de pouce", confie-t-il au micro d'Europe 1. Ce complément lui rapporte entre 100 et 150 euros par mois, une somme non-négligeable quand les fins de mois sont serrées.
Son collègue Ricardo partage le même ressenti. "Être serveur ou barman, ce n’est pas un métier facile. C’est physique, on fait beaucoup d’heures. Les pourboires, c’est une reconnaissance, une compensation. Si on nous les enlève, ce serait très négatif", analyse Ricardo.
Les restaurateurs soulagés, mais vigilants
Dans sa brasserie, Yannick, se félicite de la décision parlementaire. Mais il se dit déjà prêt à s’adapter si la défiscalisation venait un jour à disparaître. "Si les pourboires sur carte sont taxés, on dira simplement aux clients qu’ils ne peuvent plus en laisser via le terminal. On reviendra à la pièce, la bonne vieille méthode", assure Yannick.
Le restaurateur redoute néanmoins un effet pervers. "Les gens se sont habitués à donner par carte. Si on supprime cette possibilité, les pourboires risquent de baisser", déplore ce gérant d'une brasserie.