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Baptiste Morin, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Les fournisseurs profiteraient de la crise énergétique. En tout cas, c'est ce qu'affirment plusieurs membres de l’exécutif. Pourtant, lorsque l'on observe la réalité, ce n'est pas vraiment le cas. Europe 1 fait le point sur les abus du marché de l'électricité et ceux qui tentent de s'y engrosser.

Au sein de l'exécutif, on entend une petite musique depuis quelques temps : ce sont les fournisseurs qui profiteraient de la crise énergétique. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée. Pour comprendre à qui revient réellement l'argent, il faut regarder comment le prix de l’électricité est fixé. En France, une partie de cette électricité produite est vendue via le mécanisme ARENH, signifiant Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique.

Fournisseur n'est pas spéculateur

L'ARENH est un prix préférentiel qui permet à tous les fournisseurs alternatifs de bénéficier d’un volume d’électricité à un tarif fixe. Pour le reste, l’électricité produite est vendue sur le marché. Lorsque le contrat est signé, le fournisseur va réserver le volume d'énergie nécessaire en payant le prix au moment T. "C’est ce qu’on appelle un produit futur", explique Emeric de Vigan, vice-président chargé des marchés électricité chez Kpler. "On s’engage à prendre la livraison d’électricité pour un moment donné. On peut acheter de l’énergie aujourd’hui pour le mois de février, l’année prochaine ou même les deux ou trois prochaines années", précise-t-il.

Mais comme partout, il y a des spéculateurs sur le marché de l’électricité, qui achètent en espérant revendre plus cher. Dans ce cas précis, ce sont des organismes financiers et non des énergéticiens qui sont mis en cause. "Le fournisseur n’a pas ce mandat, le fournisseur n’est pas un spéculateur", rappelle Emeric de Vigan. Il faut dire que la crise énergétique a fait le tri entre fournisseurs honnêtes et fournisseurs moins scrupuleux. Début 2023, on dénombrait une dizaine de fournisseurs ayant fait faillite.