électricité 1:21
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Margaux Fodéré, édité par Gauthier Delomez
Emmanuel Macron a pointé du doigt les fournisseurs d'électricité ce jeudi, en déclarant en avoir assez de ceux qui font des "profits excessifs". Au micro d'Europe 1, le PDG d'ekWateur avoue avoir été "surpris" de voir le secteur être pointé du doigt, et répond à la volonté du président d'avoir une renégociation des contrats.

"D'un point de vue purement financier, ce n'est pas faisable aujourd'hui", répond Julien Tchernia, PDG et cofondateur d'ekWateur, fournisseur d'énergie verte, à Emmanuel Macron. Jeudi matin, le président a annoncé que tous les artisans et les TPE frappés par la hausse des prix de l'énergie allaient pouvoir renégocier en janvier avec leur fournisseur d'électricité des "contrats excessifs". Toutefois, interrogé par Europe 1, le patron du fournisseur d'énergie verte explique qu'il n'a aucune capacité "d'aller renégocier (s)es contrats avec les producteurs".

Les entreprises qui fournissent de l'énergie sont pointées du doigt par l'exécutif dans ce contexte d'augmentation des prix. Le locataire de l'Élysée a déclaré en avoir "assez" de celles qui font des "profits excessifs". Mais Julien Tchernia se défend en soulignant que l'électricité vendue aujourd'hui a été payée plus cher il y a quelques mois.

"On ne comprend pas"

"Si je renégociais tous les contrats avec les TPE pour mettre le prix qu'on voit aujourd'hui, par rapport à celui de cet automne, la boîte perdrait immédiatement cinq millions d'euros, et ça veut dire que je ferme ma boîte", alerte-t-il au micro d'Europe 1, ajoutant qu'un fournisseur comme ekWateur "fait très très peu de marge". "Les prix, c'est une question des producteurs. Si le président me dit 'ce contrat à 500 euros, où tu t'es engagé à acheter cette énergie à ce prix-là, tu vas le baisser à 280 euros', la question, c'est qui paie cette différence ?", s'interroge le patron du fournisseur. "Moi, je n'ai pas l'argent."

Julien Tchernia avoue également avoir été "surpris" d'être pointé du doigt par le chef de l'État. "C'est quelque chose qu'on ne comprend pas. Faire croire que l'on fait des superprofits, alors que j'ai une dizaine de mes confrères qui ont fait faillite cette année, je trouve qu'il tape sur le mauvais clou et c'est très désagréable", partage le PDG sur Europe 1.