Le viticulteur Gérard Bertrand réclame "une compensation des taxes" américaines

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Rémi Duchemin
La taxe sur les vins français décidée par l’administration Trump dans le cadre du conflit Airbus-Boeing entre en vigueur mardi. La filière viticole française s’attend donc à souffrir, à l’image de Gérard Bertrand, propriétaire de plusieurs châteaux dans le Languedoc. Il réclame des aides à l’Etat français.
INTERVIEW

Pour la filière viticole française, 2021 commence bien mal. A partir de mardi, les taxes décidées par l’administration Trump dans le cadre du conflit Airbus-Boeing, de l’ordre de 25%, entrent en vigueur pour les vins et spiritueux français. Un coup dur donc pour tout un secteur, à l’image de Gérard Bertrand, géant des vins du Languedoc, qui exporte 55% de sa production et emploie 25 personnes aux Etats-Unis. L’homme en appelle à l’Etat français. "On demande une forme de compensation au gouvernement français, et à ses relations européennes, parce qu’il n’y a aucune raison qu’on soit pris en otage dans un dossier comme celui-là", explique le vigneron, mardi sur Europe 1.

Le coup est d’autant plus dur à supporter que seuls les vins français sont concernés. "Il y a une concurrence intra-européenne qui profite aux Italiens et aux Espagnols", déplore Gérard Bertrand. "Quand nous, les Français, on baisse (en termes de part de marché), les Espagnols et les Italiens augmentent."

"Je suppose que l'administration Biden va avoir d'autres priorités"

Et le changement d’administration, avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier, ne devrait pas avoir d’effet à court terme. "Je suis résolument optimiste. Il faut garder espoir, mais ça va être compliqué", prédit Gérard Bertrand. "Je suppose que l'administration Biden va avoir d'autres priorités en arrivant avec la crise du Covid, le chômage aux Etats-Unis, a crise économique actuelle. Donc, les experts nous disent que l'État pour l'année 2021, c’est très compromis."

C’est donc rapidement que le gouvernement doit agir. "Ce n'est pas tenable pour la filière. Il faut absolument une forme de compensation qui soit mise en place cette année puisque ça touche 100 % des exportations", insiste le vigneron