L'économie du cognac pourrait faire les frais du conflit Boeing/Airbus. 1:34
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Carole Ferry édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Les Etats-Unis continuent de taxer certains alcools français pour faire pression dans le dossier qui oppose Airbus à Boeing. Alors que ces taxes sont étendues ce mardi, les producteurs de ces nouveaux alcools concernés, dont le cognac, s'inquiètent de la menace que ce conflit fait peser sur leur économie. 

Le cognac va-t-il être la victime du conflit entre Airbus et Boeing ? Les taxes américaines en place dans ce cadre sont renforcées à partir de ce mardi. Jusqu'ici, cette taxe a 25% touchait les vins non pétillants avec un degré d'alcool inferieur à 14° et conditionné dans des bouteilles de moins de deux litres. Elle est désormais élargie à d'autres spiritueux du même ordre, alors que les taxes sur les autres produits français en réaction à la taxe sur les GAFA ont été reportées.

Une menace pour l'économie de certains alcools

A partir de ce mardi, la taxe est étendue à tous les vins non pétillants, quel que soit leur degré d'alcool et leur contenance. Le vin en vrac, par exemple, était exempté jusqu'à présent et est désormais taxé, lui aussi. L'armagnac et le cognac sont également concernés par cette mesure. Pour le directeur général du bureau interprofessionnel du cognac Raphael Delpech, "c'est un coup de semonce, nous nous retrouvons embarqués dans un contentieux dans lequel nous n'avons strictement rien à voir. C'est le contentieux Airbus/Boeing qui dure depuis 2004". 

Le cognac est très peu bu en France mais est très prisé à l'international, surtout au Etats-Unis, où il se boit beaucoup en discothèque. Raphael Delpech voit donc cette taxe américaine comme une véritable menace pour leur marché. "Ça peut mener à des conséquences extrêmement graves pour l'économie du cognac. Dans la région Nouvelle Aquitaine, il fait vivre directement ou indirectement 60.000 personnes. Donc vous comprenez l'enjeu pour nous." Une réunion mercredi à Bercy doit permettre de discuter des mesures de soutien. Celles-ci devront obtenir le feu vert de Bruxelles qui pourrait au contraire dénoncer des aides d'Etat.