Le "projet professionnel", garde-fou pour les démissionnaires touchant le chômage

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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François Geffrier, édité par R.D.
Dimanche soir sur TF1, Emmanuel Macron a précisé comment il compte réduire les coûts de l’une des mesures phares de la réforme de l’assurance-chômage, qui doit permettre aux salariés démissionnaires de toucher des allocations. 

Lors de son interview télévisée dimanche soir sur TF1 - sa première depuis son élection -, Emmanuel Macron n’a pas vraiment multiplié les annonces. Le président de la République a néanmoins apporté des précisions sur certains chantiers des prochains mois dans le domaine social. Ainsi, alors qu’une concertation a été lancée la semaine dernière pour rénover l’assurance-chômage, et permettre aux salariés qui démissionnent de toucher les allocations chômage, le président a indiqué que cela serait réservé à ceux qui ont un projet professionnel.

Filet de sécurité. Dans l’idée, tout le monde était d’accord sur l’esprit de cette mesure, mais ça paraissait trop gros pour être vrai. Savoir qu’on va toucher le chômage si on démissionne, ça encourage à avoir des projets, et à se lancer vers une nouvelle étape professionnelle, avec un filet de sécurité - les allocations chômage - le temps de passer d’un emploi à l’autre. Mais les estimations du coût de cette réforme donnent le vertige : 3 milliards d’euros par an, mais beaucoup plus la première année de cette mesure, peut-être 14 milliards, à cause d’un effet d’aubaine.

"Définir ce que peut être un projet personnel". "L’idée c’est de ne pas démissionner pour, entre guillemets, se payer des vacances aux frais de la collectivité", rappelle le président de la confédération des petites et moyennes entreprises François Asselin. "On a cru comprendre qu’effectivement il y aurait un filtre, c’est d’avoir un projet personnel. Toute la question sera de définir ce que peut être un projet personnel et puis l’autre élément : qui aura la possibilité de juger si ce projet personnel peut être soutenu par l’assurance-chômage ou pas. "

UN peu de marge. Emmanuel Macron a aussi précisé que les contrôles des chômeurs seront renforcés. Par ailleurs, lui qui avait indiqué pendant la campagne présidentielle qu’on pourrait ainsi démissionner tous les cinq ans en ayant droit au chômage, a semblé se donner un peu de marge en disant : "tous les 5, 6 ou 7 ans". Là encore, ça pourrait réduire le coût de cette mesure.