JO Paris 2024 1:32
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Margaux Fodéré / Crédits photo : DANIEL DORKO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Si des visiteurs internationaux réfléchissent à annuler leur voyage à Paris, les professionnels du tourisme et de l’immobilier veulent relativiser : les annonces en lien avec la sécurité créent souvent de l’inquiétude à court terme, mais qui ne dure généralement pas.

Après plusieurs alertes dans des collèges et lycées français, la menace d’attentat inquiète les Français. À quelques mois des Jeux olympiques de Paris 2024, et à la suite de l’attentat de Moscou, le gouvernement a rehaussé le dispositif Vigipirate à son niveau le plus élevé "urgence attentat". Une situation qui préoccupe au-delà des frontières françaises. Cet été, près d’un million et demi de touristes étrangers sont attendus pour les Jeux olympiques et Paralympiques à Paris selon l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) Paris.

Des réservations mises sur pause

Certains ont mis en pause leurs réservations en attendant de voir comment le contexte évoluera dans les prochaines semaines, constate Laurent Demeure, président du réseau mondial d’immobilier de luxe Coldwell Banker, pour la France et d’autres pays européens. Et depuis que le plan Vigipirate est passé en alerte maximale, il a reçu des annulations de clients américains qui avaient prévu des visites d’appartements à Paris.

La demande pour des locations pendant la période des Jeux olympiques aussi a ralenti. "Nous, on avait à peu près 25 à 30 contrats (de location, ndlr) qui étaient en attente de signature, qu’on pensait récupérer la semaine dernière et qui pour l’instant ne sont pas revenus signés", détaille-t-il au micro d'Europe 1. Si bien qu’au global, entre les ventes à l’arrêt et les dossiers de location mis en pause, l’activité accuse un réel coup de frein, même s’il espère que la situation se débloquera d’ici à un mois : "Aujourd’hui cette mise en stand-by représente à peu près 25% de notre activité sur fin mars et vraisemblablement les 15 premiers jours d’avril".

Les clientèles asiatiques et américaines plus inquiètes

Cette vague d’inquiétude chez les touristes internationaux, Laurent Demeure l’avait déjà constatée en 2018 au début de la crise des gilets jaunes. C’est un effet de crispation assez classique, estime Jean-François Rial, PDG du Groupe Voyageurs du Monde et membre du conseil d’administration de l’Office du Tourisme de Paris. Il observe aussi quelques annulations depuis la semaine dernière.

"C’est un phénomène qui touche plus certains types de clientèles qui sont plus angoissés : la clientèle japonaise et asiatique en général et la clientèle américaine. Quelques professionnels du tourisme s’inquiètent, mais en réalité il n’y a pas vraiment lieu de s’inquiéter.  Il y aura lieu de s’inquiéter si d'ici aux JO il y a des attentats en France, des attentats ailleurs en Europe et que la menace djihadiste augmente", alerte-t-il. En 2015, après les attentats du 13 novembre, les réservations avaient chuté de 30 à 40% dans les hôtels et restaurants parisiens.