La hausse générale des prix n'épargne personne. Avec le conflit en Ukraine, elle s'invite même désormais à notre table pour l'apéritif. Aujourd'hui, les célèbres rillettes du Mans sont touchées par l'inflation. En avril, la viande, la volaille et la charcuterie ont augmenté de 5%, ce sont les aliments en plus forte hausse. Avec cette flambée des matières premières, les producteurs doivent donc s'adapter pour se maintenir à flot. Illustration près du Mans, dans la Sarthe, dans la commune de Changé. "Le porc a pris 20%, par rapport au mois de décembre, ça vous donne un peu l'ampleur des dégâts", commence Mickael Doire, gérant de la boucherie à Changé, dans la Sarthe.
Dans son laboratoire, il fait les comptes. "En plus de ça, le prix de l'énergie a doublé par rapport avant. Nos rillettes, elles cuisent 15 heures, et 15 heures d'électricité, ça coûte cher", détaille-t-il au micro d'Europe 1. "Il y a aussi l'emballage, les pots où on met les rillettes, qui ont pris 30%. À l'abattoir, tous les frais de personnel ont augmenté aussi dans les ateliers de découpe. Le transport pour amener le porc chez nous, c'est pareil. C'est vraiment énorme", se désole Mickael Doire.
De 3,40 à 3,70 euros
Une chaîne de production touchée dans sa globalité. Alors, Mickael a dû modifier l'étiquette de son produit phare. "On était à 3,40 euros le pot début décembre. Début mars, on est passé à 3,70 euros", explique-t-il. "On a augmenté notre pot de rillettes de 9%, alors que tous nos frais à côté ont augmenté de 20 à 30%."
S'il a su réagir rapidement pour limiter les pertes, la situation reste préoccupante. "Si on m'avait dit au mois de décembre que le prix du porc serait au prix d'aujourd'hui… Personne n'y aurait cru", assure le gérant, qui s'inquiète pour l'avenir. "Personne ne pensait que ça monterait aussi haut. On a quand même des inquiétudes pour d'ici deux/trois mois."
Dans la Sarthe, 16.000 tonnes de rillettes sont produites chaque année. Une filière qui pèse également plus d'un millier d'emplois.