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Carole Ferry , modifié à
Avec la hausse des matières premières, beaucoup de contrats deviennent caducs et sont remis en question à la fois par les clients et les fournisseurs. Pour régler le nombre de litiges qui ne cesse de croître, Bercy a mis en place un comité de crise. L'objectif est d'éviter que des entreprises ne mettent la clef sous la porte.
INFO EUROPE 1

A partir de ce lundi, un comité de crise à Bercy va œuvrer pour apaiser les tensions et tenter de trouver des solutions au problème n°1 des chefs d'entreprises en ce moment : les pénuries de matières premières. Les conflits se multiplient dans l'industrie entre d'un côté les clients et de l'autre côté les fournisseurs. A cause des prix qui flambent, les factures explosent et les clients rechignent parfois à payer l'addition finale, souvent plus salée que prévu. 20% des dossiers arrivent chez le médiateur des entreprises.

Europe 1 a rencontré un chef d'entreprise du secteur du bâtiment. Son cas est typique des problèmes qui se multiplient actuellement. Il a signé un devis en janvier 2021 pour un chantier à 500.000 euros, de quoi remplir le carnet de commandes pendant plusieurs mois. Sauf que le chantier a démarré un an plus tard et entre temps, le prix des matières premières a flambé. 

Certains clients ne veulent pas payer de surcoût

C'est notamment le cas du bois. Le chef d'entreprise doit faire face à un surcoût de 100.000 euros. Il a demandé un effort supplémentaire à son client pour amortir la hausse des prix, mais celui-ci a refusé de prendre en charge le surplus à payer. Un véritable casse-tête pour l'entrepreneur. 

"Sur un marché de 500.000 euros, 100.000 euros de plus d'achats, ça veut dire qu'on va exécuter ce marché à perte. On se dit que c'est pas possible, qu'on ne peut pas s'engager à faire ça, ce serait mettre l'entreprise en péril. Donc on se dit qu'on va pas faire ce marché, qu'on va le faire annuler. Mais malheureusement on est engagé avec les signatures. On aurait été obligé de verser des dédommagements au client. On a les pieds et les mains liés", explique-t-il. 

Le dossier est désormais entre les mains du médiateur de l'entreprise. Objectif : trouver un accord entre les deux parties pour que le maintien du chantier n'entraîne pas un dépôt de bilan de l'entreprise.