À un mois de Noël, le prix du bulot s’envole. 1:43
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Louise Douillet
Sur le port de Granville, en Normandie, les clients s'affolent à l'approche des fêtes. Cette année, certains devront faire l'impasse sur l'achat de bulots. La raison ? La flambée des prix du mollusque, qui a doublé en l'espace d'un an seulement. Mais aussi les baisses de quantité potentiellement dues au réchauffement climatique.

On en mange d'abord pour la mayonnaise. En tout cas, avec ou sans mayonnaise, ce mollusque a peut-être déjà sa place dans votre menu de fêtes. Car oui, le bulot est désormais un produit de luxe. En un an, les prix ont doublé. Au port de Granville, en Normandie, les étiquettes témoignent de l'inflation galopante.

En effet, 14 euros au lieu de 7 euros crus, 20 euros au lieu de 10 euros, le prix du bulot flambe. Si les prix augmentent, la demande, elle, baisse. "On se retrouve avec moins de bulots à la vente aux enchères", confie à Europe 1 Alexis, poissonnier. "La demande est toujours aussi importante, ce qui fait que le prix augmente. Aujourd'hui, on l'achète plus de deux fois plus cher, donc forcément on le vend plus cher. Mais on en vend beaucoup moins." Beaucoup moins, c'est à dire deux fois moins.

La fin du bulot pain beurre

De retour d'une sortie en mer de près de 11 heures, c'est au tour de Johann de déplorer son faible butin. "Aujourd'hui, j'ai 400 kilos", raconte le pêcheur. "On devrait plutôt avoir entre 600 et 800 kilos par jour. Un des facteurs principaux, c'est les grosses températures qu'on a pu avoir cet été. Une eau qui est restée chaude très longtemps et sûrement par conséquent des bulots qui ont fini par mourir au fond."

Ce marin pêcheur espère donc que l'hiver qui commence sera frais. Un espoir partagé par cette cliente qui se dit "grande amatrice" de bulot. "Ca m'embête, on en mange moins souvent alors qu'avant, c'était un peu le bulot pain beurre", se souvient-elle avec nostalgie. Pour sauver la filière, les quotas de pêche seront diminués de 20% à partir de janvier.