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Margaux Fodéré avec AFP / Crédit photo : GARO / PHANIE / PHANIE VIA AFP
Alors que le marché immobilier français traverse une crise de demande ces derniers mois, les autorités tentent de redresser la situation. Si le taux d'endettement et la durée maximale d'un crédit ne changent pas, ces dernières proposent de pouvoir déroger plus facilement à ces règles, notamment lors des investissements locatifs.

C'est une chute quasi-inédite. Le marché de l'immobilier devrait baisser de l'ordre de 15% en 2023, prévoit ce mardi le patron de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), Loïc Cantin sur Europe 1. La France s'enfonce ainsi un peu plus dans la crise du logement. Alors comment lutter contre cette crise et revenir à une situation plus normale ? Le Haut Conseil de la stabilité financière a rendu son avis sur la question ce mardi matin. Sans surprise, le taux d'endettement maximum pour les emprunteurs reste inchangé, tout comme la durée maximum de crédit immobilier. En revanche, il sera possible de déroger plus facilement à ces deux règles. 

Ainsi, la réglementation prévoit aujourd'hui une dérogation pour 20% des crédits immobiliers. Elle vise surtout à favoriser les ménages qui cherchent à acquérir leur résidence principale, notamment les primo-accédants. Mais, dans le marché actuel, grippé par la hausse de taux d'intérêt, le Haut conseil à la stabilité financière a décidé de donner aussi plus de marges de manœuvre aux banques, en leur permettant d'étendre ce principe aux investissements locatifs. La part des crédits libres d'affection à tout type de produits immobiliers, dont les investissements locatifs, va ainsi augmenter de 20% à 30%.

Une production de crédits immobiliers en berne

Pas de changement majeur en revanche concernant les deux principales règles d'accès au crédit, la Banque de France s'était déjà montré réservée sur le sujet. Bercy est par ailleurs revenu sur le taux d'usure, un taux de crédit plafond destiné à protéger l'emprunteur. Comme annoncé par le gouvernement en début de mois, la mensualisation de la révision de ce taux, auparavant actualisé chaque trimestre, est bien actée jusqu'à la fin de l'année.

Mais, ces annonces risquent de décevoir un certain nombre d'acteurs de l'immobilier qui font face à une demande en berne. Depuis octobre dernier, la production de crédits immobiliers en France a chuté sous la moyenne des cinq dernières années, selon la Banque de France et selon le courtier Meilleurtaux.com. Aujourd'hui, plus d'une demande de crédit sur deux est refusée par la banque.