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Margaux Fodéré , modifié à
Cette année, les hausses de la taxe foncière seront sans commune mesure avec celles qu’on a pu connaître en 2023, notamment à Paris et où à Meudon en région parisienne. Mais ce seront tout de même des hausses importantes, à deux chiffres parfois, que les propriétaires immobiliers devraient sentir passer.

Emmanuel Macron l’a encore réaffirmé en fin de semaine dernière : l’État n’augmentera pas les impôts. Mais certaines communes, elles, vont bel et bien le faire grâce à une taxe bien connue des propriétaires. Ces dernières avaient jusqu’à lundi 15 avril pour voter le montant de la taxe foncière pour l’année 2024. 

"Retrouver un équilibre"

Partout en France, elle va augmenter au minimum de 3,9%, une hausse décidée par l’État. Mais en plus, certains propriétaires vont subir des augmentations locales, votées directement par les municipalités. Par exemple à Annecy, la mairie a acté une augmentation de 14%. Mais aussi à Villeurbanne en banlieue lyonnaise, la municipalité a décidé une hausse de 10%, soit une augmentation moyenne de près de 60 euros par an.

"Comme la plupart des communes on a de moins en moins de recettes et on a de plus en plus de dépenses. Sur l’énergie on a une dépense supplémentaire de 4 millions d’euros. On a aussi la crise immobilière : une des recettes des collectivités, ce sont les droits de mutation. On peut monter à Villeurbanne jusqu’à 11 millions de recettes en la matière", explique au micro d'Europe 1, Jonathan Bocquet, adjoint au maire de la ville. "Nous, cette année, on pense qu’on sera plutôt entre 3 et 4 millions d’euros. Donc, il faut qu’on retrouve l’équilibre quelque part. C’est pour ne pas s’endetter au-delà du raisonnable qu’on décide d’activer le levier fiscal", poursuit-il.

Vers une nouvelle vague de pénurie de logements ?

Entre 2012 et 2022, la taxe foncière a augmenté de plus de 26% en moyenne en France, selon l’UNPI, l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers, soit bien plus que l’inflation. Pour Christophe Demerson, l’ancien président de l’UNPI, ces hausses successives risquent de dégoûter certains propriétaires.

"Tirer sur les propriétaires électoralement, ça peut payer. Prenez une ville comme Grenoble où il y a plus de 60% de locataires : ils ne paient plus la taxe d’habitation. À côté de ça, vous avez des propriétaires bailleurs par exemple qui baissent les bras et qui ne mettent plus de biens à la location. Dans toutes les grandes villes ça va être de plus en plus dur pour se loger", juge le professionnel. Une situation qui pourrait alors aggraver la pénurie de logements en France alors qu’il en manque déjà plusieurs centaines de milliers chaque année.