"Gilets jaunes" : le casse-tête du gouvernement pour financer les annonces de Macron

Le financement des mesures annoncées par Emmanuel Macron en faveur du pouvoir d'achat est loin d'être bouclé.
Le financement des mesures annoncées par Emmanuel Macron en faveur du pouvoir d'achat est loin d'être bouclé. © IAN LANGSDON / POOL / AFP
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Anne-Laure Jumet, édité par Thibaud Le Meneec
Pour assurer plusieurs milliards d'euros de dépenses nouvelles, l'État cherche à faire des économies. Mais les pistes envisagées sont soit floues, soit risquées politiquement.

Comment le gouvernement va-t-il financer les 10 milliards d'euros de mesures pour le pouvoir d'achat, annoncées par Emmanuel Macron le 10 décembre pour tenter de répondre à la colère des "gilets jaunes" ? Si les entreprises vont prendre leur part à hauteur de 2,5 milliards d'euros, l'État a lui aussi prévu de financer une partie, via des économies sur ses dépenses. Mais sur ce sujet, c'est le plus grand flou.

 

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"Obligés de courir après les promesses de Macron". "Des économies, quelles économies ? On n'a pas le début d'une idée !" Voilà ce qu'on dit dans les rangs de la majorité, où les membres du groupe LREM se disent "obligés de courir après les promesses présidentielles". Aujourd'hui, l'État prévoit de faire 1,5 milliard d'euros d'économies nouvelles l'an prochain. Mais alors que le budget est sur le point d'être bouclé, les détails sont renvoyés à plus tard. Ce sera dans le cadre d'un projet de loi de finances rectificatif, dont la date n'a pas encore été précisée.

" Les ministres les plus dépensiers vont être mis à contribution, car il va bien falloir trouver l'argent "

Des pistes dans un rapport "explosif". Quel que soit le calendrier, il y a une grande frilosité car, comme le reconnait un des vice-présidents de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, il faut beaucoup de courage pour baisser la dépense publique. 

Pourtant, les idées ne manquent pas : un rapport commandé par le gouvernement avait passé au crible toutes les missions de l'État et fait des propositions d'économies sur les aides au logement, l'éducation ou l'emploi. Mais il avait été enterré cet été, avant même les "gilets jaunes", car jugé "trop explosif". À l'arrivée, "les ministres les plus dépensiers vont être mis à contribution, car il va bien falloir trouver l'argent", anticipe un conseiller parlementaire.

Le projet de loi sur les annonces de Macron examiné mercredi

Le projet de loi baptisé MUES, pour "mesures d'urgences économiques et sociales", doit être examiné mercredi matin en conseil des ministres. Il contient les annonces faites par Emmanuel Macron sur la CSG pour les retraités (ils ne supporteront plus cette hausse et verront leur taux de CSG repasser de 8,3 à 6,6% en dessous de 2.000 euros de revenus), la prime exceptionnelle qui pourra être versée par les entreprises, ou encore la défiscalisation des heures supplémentaires.