Le point d'indice sera revalorisé de 1,5% dans la fonction publique au 1er juillet. 1:18
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avec AFP / Crédit photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
La CGT a annoncé ce lundi que le point d'indice augmenterait de 1,5% dans la fonction publique à compter du 1er juillet 2023. Une hausse largement inférieure à ce qu'espéraient les syndicats. La CGT dénonce effectivement une mesure "largement insuffisante", même si elle est complétée par une prime dite de "pouvoir d'achat".

Le gouvernement a annoncé lundi une revalorisation de 1,5% au 1er juillet du point d'indice des fonctionnaires et une prime dégressive pour soutenir les bas et moyens salaires, a-t-on appris auprès du ministère de la Fonction publique. Cette prime, dite de "pouvoir d'achat", d'un montant compris entre 300 et 800 euros sera versée avant la fin de l'année 2023. Elle bénéficiera aux agents gagnant jusqu'à 3.250 euros bruts par mois, et sera perçue par 50% des agents de l'Etat et 70% des agents publics hospitaliers, précise le ministère.

Un agent d'accueil en début de carrière gagnerait ainsi au total 182 euros par mois de plus, et une professeure des écoles avec sept ans d'ancienneté 102 euros de plus, détaille-t-on de même source. Mais selon le communiqué de la CGT la prime "ne semble pas être reconductible" ce qui limiterait fortement le gain de pouvoir d'achat pérenne. Le premier syndicat de la fonction publique dénonce une "mesure largement insuffisante" alors que l'inflation atteignait encore 5,1% en mai, selon l'Insee.

Les collectivités déplorent des marges de manœuvre limitées

Les syndicats, soudés par leur opposition commune à la réforme des retraites, réclamaient unanimement une augmentation générale, d'une ampleur variable selon les organisations, après la revalorisation de 3,5% du point d'indice obtenue l'an passé. "Une revalorisation générale d'au moins 10%" des salaires est nécessaire, avait ajouté auprès de l'AFP Céline Verzeletti, patronne de la fédération CGT des fonctionnaires d'Etat. Outre le point d'indice et la prime de pouvoir d'achat, les agents publics ont obtenu la reconduction pour 2023 de la Garantie individuelle de pouvoir d'achat (Gipa), une revalorisation des frais de mission, une meilleure prise en charge des abonnements aux transports collectifs et une revalorisation du barème de monétisation des comptes épargne temps.

La Gipa est une indemnité pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l'indice des prix à la consommation sur une période de quatre ans. Les agents de la fonction publique territoriale ne sont pas directement bénéficiaires de la prime de pouvoir d'achat mais "un outil de politique salariale pour les collectivités" sera créé pour celles "qui souhaiteraient la verser à leurs agents", selon le document du ministère. Les collectivités, qui emploient 2 millions de fonctionnaires, estiment une augmentation "justifiée" au vu de l'inflation élevée, mais déplorent des marges de manœuvre limitées alors que les "budgets ont été votés en début d'année", a indiqué à l'AFP Philippe Laurent, le porte-parole de la Coordination des employeurs territoriaux. Pour accroître la prévisibilité, il réclame un cadre "pérenne" pour les prochains discussions salariales.

La recherche de dialogue durable avec les syndicats

Stanislas Guerini avait d'abord reçu les syndicats un par un fin mai avant de les réunir lundi pour finaliser ses propositions. Le coût pour les finances publiques de la revalorisation de 3,5% du traitement des agents de l'Etat, des collectivités et des hôpitaux à l'été 2022 avait été chiffré à 7,5 milliards d'euros en année pleine. Selon le ministère, les nouvelles mesures annoncées lundi s'ajoutent à l'effet en année pleine de la revalorisation de l'an passé et à des mesures catégorielles, notamment en faveur des enseignants.

L'ensemble de ces mesures représenterait pour la fonction publique d'Etat "une hausse de 6,8% en 2023", à l'heure où le gouvernement fait la chasse aux économies pour son projet de budget 2024. Au-delà des salaires, le gouvernement cherche un dialogue durable avec les syndicats, qui ont un temps boycotté les réunions officielles au ministère pour protester contre le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Stanislas Guerini espère ainsi leur soumettre rapidement un projet d'accord sur le financement par l'Etat des frais de prévoyance de ses agents. Des dispositifs d'aide au logement des fonctionnaires pourraient également être annoncés dans les prochaines semaines.