Emmanuel Macron et Elon Musk 2:20
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Margaux Fodéré avec AFP / Crédit photo : MICHEL EULER / POOL / AFP , modifié à
Emmanuel Macron reçoit lundi plus de 200 grands patrons de multinationales étrangères, dont Elon Musk, pour la sixième édition de "Choose France". Le milliardaire américain, patron de Tesla et de SpaceX et propriétaire de Twitter, sera reçu lundi matin à l'Elysée avant de se rendre au château de Versailles.

Emmanuel Macron a reçu lundi le milliardaire américain Elon Musk pour son rendez-vous annuel "Choose France", marqué par un record de 13 milliards d'euros d'investissements étrangers, au terme d'une séquence économique qui lui permet d'espérer tourner la page de la crise des retraites. Le patron de Tesla, de SpaceX et actionnaire majoritaire de Twitter a été reçu dans la matinée à l'Elysée par le chef de l'Etat. "Nous avons parlé de l'attractivité de la France et des avancées significatives dans les secteurs des véhicules électriques et de l'énergie. De régulation numérique également. Nous avons tant à faire ensemble", a tweeté le président Macron, sans toutefois faire d'annonce.

"Il y a des négociations qui sont en cours" avec Elon Musk, avait dévoilé peu auparavant sur BFMTV/RMC le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a déjeuné avec le milliardaire et doit le retrouver à 16H00 au château de Versailles, où se tient Choose France.

Sécurité renforcée

Dans la demeure du roi Soleil, Emmanuel Macron a rendez-vous avec plus de 200 patrons étrangers. "Ce que je leur dirai ? Choisissez la France !", a-t-il lancé sur Twitter. "Lorsqu'un investisseur étranger choisit la France, c'est bon pour l'emploi et pour nos territoires", a-t-il ajouté, vantant les "13 milliards d'euros investis dans des filières d'avenir" pour "8.000 emplois directs". Omniprésent dans les médias ces derniers temps pour mettre en avant les résultats de sa politique économique, le président de la République sera lundi au 20H00 de TF1 pour clôturer cette page axée sur la réindustrialisation du pays qui lui offre un peu d'oxygène après des mois de crise sociale et politique. Les casserolades qui accompagnent ses déplacements se sont progressivement faites moins audibles, alors que les syndicats s'apprêtent mardi à reprendre le dialogue avec l'exécutif. Emmanuel Macron doit ensuite ouvrir un nouveau chapitre diplomatique avec plusieurs déplacements internationaux.

Depuis la première édition en 2018, Choose France est devenu selon l'Elysée "un rendez-vous incontournable" emblématique du succès de sa politique pour baisser le coût du travail et réindustrialiser le pays, tout en accélérant la transition écologique. Sur quelque 400 invités reçus sous les ors du château de Versailles, 206 patrons de multinationales ont confirmé leur présence, dont la moitié pour la première fois. Seront notamment présents Sunil Bharti Mittal, président du groupe diversifié indien Bharti Entreprises, le président exécutif d'ArcelorMittal Lakhsmi Mittal, ou encore le PDG de Nokia Pekka Lundmark. Alors que la CGT appelait à manifester à Versailles contre la réforme des retraites, la sécurité a été renforcée, compte tenu "du risque qu'il constitue une cible privilégiée et symbolique pour la perpétration d'actes de nature terroriste", selon la préfecture des Yvelines.

Elon Musk envisage "des investissements significatifs en France"

Le milliardaire américain Elon Musk s'est dit lundi "confiant que Tesla fera à l'avenir des investissements significatifs en France", en marge du sommet "Choose France" au château de Versailles. "Je suis très impressionné par l'accueil réservé par le président Macron et le gouvernement français à l'industrie", a également lancé aux journalistes le patron de Tesla, Twitter et Space X, à la fin d'un échange avec le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire. "Avec Elon Musk, dont chacun connaît le portefeuille d'activités qui est très large, nous poursuivons les discussions", a déclaré Bruno Le Maire. Mais "il vaut mieux tenir le contenu de ces discussions secret pour le moment" et qu'"elles restent confidentielles", a souligné le ministre.

Derrière les investissements, comme ceux pour un montant total de 13 milliards d'euros qui ont été annoncés à l'occasion de la sixième édition de Choose France, "il y a des mois et des mois de négociations", a expliqué Bruno Le Maire. "C'est une bataille dans laquelle personne ne se fait de cadeaux pour attirer les investissements, chez soi, les emplois chez soi, les technologies chez soi", a-t-il relevé. La seule usine construite pour l'heure par le fabricant de voitures électriques Tesla en Europe est située à Berlin.

Batteries et panneaux solaires

Le plus gros des 28 projets d'investissements a été dévoilé par Emmanuel Macron vendredi à Dunkerque, dans le Nord: 5,2 milliards d'euros pour une gigafactory de batteries nouvelle génération du taïwanais ProLogium - qui ne les a encore jamais produites en grande série - avec 3.000 emplois à la clé. Le montant des subventions publiques pour ce projet, que Bruxelles doit encore valider, n'a pas été rendu public mais se situerait entre 1 et 1,5 milliard d'euros, selon le journal Les Echos. A Dunkerque également, le chinois XTC construira avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d'euros.

Autre projet phare, l'implantation à Sarreguemines, en Moselle, d'une usine de panneaux photovoltaïques par Holosolis, émanation du groupe européen Innoenergy, pour 710 millions d'euros, représentant 1.700 emplois. "Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde, là on va avoir des panneaux photovoltaïques Made in France", s'est félicité dimanche sur franceinfo le ministre de l'Industrie Roland Lescure. Dans l'énergie également, la start-up Newcleo annonce trois milliards d'investissements sur la période 2025-2030 pour développer un petit réacteur modulaire de type SMR.

Parmi les autres projets, le géant suédois de l'ameublement Ikea annonce 906 millions d'euros d'investissements en France d'ici 2026, dont la création d'un centre logistique près de Toulouse, dans le Sud-Ouest. Dans la pharmacie, Pfizer injecte 500 millions d'euros supplémentaires et le britannique GSK près de 400 millions.