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Donald Trump menace tous les fabricants de smartphones de nouveaux droits de douane

Europe 1 avec AFP . 3 min
Donald Trump a précisé vendredi que des droits de douane de 25% seraient appliqués à l'ensemble des entreprises vendant aux États-Unis des smartphones assemblés à l'étranger.
Donald Trump a précisé vendredi que des droits de douane de 25% seraient appliqués à l'ensemble des entreprises vendant aux États-Unis des smartphones assemblés à l'étranger. © Li Hongbo / CFoto / CFOTO via AFP

Majoritairement assemblés en Asie, les smartphones pourraient subir 25% de droits de douane américains, y compris ceux de la marque Apple. Plusieurs analystes du pays estiment qu'une relocalisation pourrait faire grimper le prix des iPhone aux États-Unis de 25%.

Donald Trump a précisé vendredi que des droits de douane de 25% seraient appliqués à l'ensemble des entreprises vendant aux États-Unis des smartphones assemblés à l'étranger, quelques heures après avoir menacé uniquement Apple.

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"Ce serait aussi Samsung et tous ceux qui fabriquent ce produit", a déclaré le président américain lors d'un point de presse à la Maison Blanche, mentionnant une entrée en vigueur "fin juin". "Sinon, ce ne serait pas juste".

Une disposition légale citée par Donald Trump

Donald Trump a semblé faire référence à une disposition légale qui permet au gouvernement américain d'imposer des tarifs douaniers à l'issue d'un examen, dans le cas où les importations concernées constituent une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.

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Une enquête de ce type a été lancée, début avril, par l'administration Trump sur les semi-conducteurs et leurs produits dérivés. Plus tôt vendredi, le président américain s'en est pris directement à Apple, sans mentionner d'autre société, laissant penser que seule la firme à la pomme était visée.

"Je (m'attends) à ce que les iPhone vendus aux États-Unis soient fabriqués et construits aux États-Unis, et non en Inde ou ailleurs", a écrit le milliardaire sur sa plateforme Truth Social. "Si ce n'est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d'au moins 25% aux États-Unis", a-t-il prévenu. Selon le site d'information Politico, Tim Cook s'est rendu mardi à la Maison Blanche.

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Dépendance

Apple a longtemps assemblé l'immense majorité de ses iPhone en Chine, dans des usines exploitées par ses deux sous-traitants majeurs, les Taïwanais Foxconn et Pegatron. Inquiet de sa dépendance à la Chine, sur fond de montée des tensions entre les deux premières économies mondiales, la firme à la pomme a déplacé progressivement une partie de sa production en Inde dès 2018, sous le premier mandat de Donald Trump. Depuis l'an dernier, le groupe de Cupertino (Californie) a accéléré le mouvement pour l'iPhone.

Lors de la présentation des derniers résultats d'Apple début mai, Tim Cook avait dit s'attendre à ce que "la majorité des iPhone vendus aux États-Unis" pendant le trimestre en cours proviennent d'Inde. Cette mesure permettait d'éviter des droits de douane de 145% appliqués par les États-Unis aux produits venus de Chine, traditionnellement coeur de la fabrication des célèbres smartphones.

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Depuis, les deux pays se sont mis d'accord pour une trêve de 90 jours sur leurs surtaxes douanières, le temps de négocier un accord, et le gouvernement américain a ramené de 145% à 30% les tarifs imposés aux produits importés de Chine.

Assemblage déménagé en Inde

Tata Electronics, filiale du conglomérat industriel Tata, a commencé cette semaine à assembler des iPhone 16, le dernier né de la famille des célèbres smartphones, à Hosur, dans le sud de l'Inde.

Parallèlement, Foxconn prépare l'ouverture prochaine d'un nouveau site à Devanahalli, également dans le sud du pays, qui devrait employer environ 30.000 personnes, selon le quotidien Times of India.

"Pas faisable"

"Il est possible d'implanter l'assemblage final aux États-Unis", ont commenté les analystes de Bank of America dans une note, "mais le faire pour toute la chaîne d'approvisionnement serait un projet bien plus lourd, qui prendrait probablement des années, si tant est que cela soit faisable."

Ils estiment qu'une relocalisation pourrait faire grimper le prix des iPhone aux États-Unis de 25%. Les analystes de Wedbush Securities voient eux l'appareil vendu autour de 3.500 dollars pièce, contre 799 dollars pour l'iPhone 16 actuellement. "Ce n'est pas réaliste", ont-ils jugé, "d'autant que concentrer la production aux États-Unis prendrait 5 à 10 ans. Le concept (...) est un conte de fées, qui n'est pas faisable."

Le titre Apple a cédé 3,02% à la Bourse de New York vendredi. Le grand rival d'Apple, Samsung, se trouve dans une situation similaire, ses smartphones étant fabriqués, pour l'essentiel, au Vietnam, en Chine et en Inde. Les deux marques pèsent environ 80% des ventes de téléphones aux États-Unis. Les petits acteurs de ce marché que sont Google, Xiaomi ou Motorola font tous aussi produire la plupart de ces appareils à l'étranger.

Donald Trump "demande des comptes aux entreprises au nom de sa définition de l'intérêt général", observe Sameera Fazili, du centre de réflexion Roosevelt Institute, "ce qui est très différent de la manière dont les républicains traitent généralement le secteur privé".