Donald Trump contre Harvard : «Il y a un règlement de compte avec le monde académique», assure Jean-Éric Branaa
Alors que l'administration Trump mène une offensive contre l'enseignement supérieur aux États-Unis, elle a annoncé ce jeudi qu'elle retirait le droit d'accueillir des étudiants étrangers à la prestigieuse université privée Harvard, avant que cette décision soit suspendue par la justice. Mais ce bras de fer n'en est qu'à ses débuts. Explications.
Donald Trump veut interdire les inscriptions d'étudiants étrangers à Harvard, la célèbre et prestigieuse université américaine. Mais face à lui, il y a la justice américaine : un juge a suspendu dès le lendemain de l'interdiction la décision du président.
L'université obtient donc un répit avant une audience préliminaire prévue le 29 mai dans le litige qui l'oppose à l'administration Trump. Mais cette mesure, le président américain compte bien la mener jusqu'au bout. En cause selon lui : la politisation des étudiants et des ingérences chinoises.
Harvard accusé de "perpétuer un environnement dangereux"
L'administration de Donald Trump reproche en effet à Harvard de "favoriser l'antisémitisme et de se coordonner avec le Parti communiste chinois sur son campus". Voilà ce que l'on peut lire dans la lettre envoyée par la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem. Elle affirme que de nombreux étudiants chinois présents sur le campus sont pilotés par Pékin.
Concernant l'antisémitisme, la ministre accuse Harvard d'avoir perpétué un environnement dangereux, "Trump accuse ces universités d'encourager l'antisémitisme, de tolérer ces manifestations et les débordements qu'il peut y avoir, d'interdire les locaux aux étudiants juifs", explique Jean-Éric Branaa, spécialiste des États-Unis. Des accusations portées depuis longtemps par Donald Trump, avant même son retour à la Maison-Blanche.
Près de 7.000 étudiants concernés
Et cette nouvelle attaque n'est que la dernière dans l'offensive du président américain contre l'enseignement supérieur : "Il y a un règlement de compte avec le monde académique, c'est assez certain. Ce bastion que Donald Trump voit à travers les chercheurs, les juristes qui dénoncent toutes ses décisions", complète Jean-Éric Branaa.
Au total, à Harvard, ce sont près de 7.000 étudiants qui sont concernés par cette possible révocation du droit d'accueillir des étrangers, soit plus d'un quart des étudiants de l'université.