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Nicolas Barré
Alors que le mouvement de grève contre la réforme des retraites est entré dans son deuxième mois, l'éditorialiste d'Europe 1 Nicolas Barré revient sur l'important coût du mouvement social, qui dépasse déjà le milliard d'euros. "Si le soutien aux grévistes diminue, c’est aussi parce que la facture devient de plus en plus insupportable", estime-t-il. 
EDITO

C'est une semaine clé pour le gouvernement, mais aussi pour les opposants à la réforme. Alors que le mouvement contre la réforme des retraites est désormais entré dans son deuxième mois, les syndicats misent sur un regain de mobilisation, en attendant les deux journées de manifestation prévues jeudi et samedi, pendant que l'exécutif doit reprendre les négociations avec les partenaires sociaux. En attendant, le coût du mouvement social est d'ores et déjà astronomique, selon notre éditorialiste Nicolas Barré. 

Le coût direct de la grève dépasse déjà largement le milliard d’euros. Rien que pour la SNCF, l’addition s’élève à 700 millions d’euros de pertes au minimum. La compagnie perd une vingtaine de millions d’euros par jour, ce qui signifie que ses comptes 2019 seront lourdement dans le rouge. L'année 2020 commence également dans le mal, mais aussi pour le contribuable qui, in fine, est appelé à combler ces pertes. L'addition est aussi salée pour la RATP, avec déjà plus de 100 millions d’euros de pertes et un compteur qui tourne. Comme à la SNCF, la facture finale sera supérieure puisque les régions demanderont des dédommagements comme le remboursement du passe Navigo en Île-de-France.

D'importantes pertes dans le secteur privé

Les chiffres qui nous remontent du secteur privé sont alarmants. Dans l’hôtellerie-restauration, le patronat parle de plus de 700 millions d’euros de perte de chiffre d’affaires, surtout à Paris et en région parisienne. Dans le textile, les professionnels évoquent des baisses de chiffre d’affaires de l’ordre de 30% dans la capitale et plusieurs grandes villes. Le cinéma, les musées, l’Opéra sont également touchés, avec par exemple plus de 12 millions d’euros de pertes rien que pour l’Opéra de Paris du fait des annulations de représentations. Là encore, pas de suspense, comme pour la SNCF, c’est le contribuable qui paiera. Si le soutien aux grévistes diminue, c’est aussi parce que la facture devient de plus en plus insupportable.