L’économie française vacille. La crise sanitaire du coronavirus devrait occasionner un recul de 8% du PIB cette année, du jamais vu dans l’Hexagone. Et puisque le pays s’endette pour financer des mesures de crises, le déficit devrait lui aussi s’envoler autour des 9%. "La situation est très inquiétante", déplore Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, au micro d’Europe 1.
"Beaucoup d’entreprises n’ont en ce moment pas ou très peu de chiffre d’affaires", souligne-t-il. Pour soulager ces sociétés en détresse financière, le gouvernement planche actuellement sur plusieurs plans d’aide. Le fond de solidarité pour les petites entreprises va notamment être largement dopé. Au-delà des primes aux entreprises enregistrant une chute de plus de 50% de leur chiffre d’affaires, les aides vont être doublées pour celles directement menacées de faillite.
Le calcul des aides versées ne se fera par ailleurs pas sur le chiffre d’affaires des l’année d'avant, comme c’est habituellement le cas, mais sur une moyenne de l’année, ce qui permettra à davantage d’entreprises d’en bénéficier.
Un plan spécifique pour la restauration et l'hôtellerie
Lundi soir, Emmanuel Macron a dit envisager un déconfinement progressif à partir du 11 mai, si la situation sanitaire le permet. Les cafés, restaurants et hôtels, eux, resteront fermés jusqu'à une date encore indéfinie. Déjà sinistrés par huit semaines de fermeture, ils pâtiront sans nul doute de ce délai supplémentaire. Pour leur venir en aide, le gouvernement travaille à un plan d’aide spécifique. "C’est ce que nous attendions", salue Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. L’exécutif se dirigerait vers une annulation de certaines charges fiscales et sociales.
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Malgré ces multiples plans d’aides, Geoffroy Roux de Bézieux redoute une hausse drastique des faillites dans les mois à venir. "En 2009, on était passés de 50.000 à 70.000 faillites d’entreprises. J’ai peur que l'on aille plus loin encore." Et ajoute : "Toutes les aides du monde n’empêcheront pas les dépôts de bilan."
Sur l'allongement du temps de travail, le débat est "clos"
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a par ailleurs jugé mardi "clos" le débat sur un allongement du temps de travail, ouvert samedi par ses déclarations et celles de plusieurs responsables économiques appelant les Français à travailler plus après le confinement pour provoquer un sursaut économique.
"L'idée, c'était de travailler plus pour gagner plus, et non, comme je l'ai lu, travailler plus pour gagner moins", a-t-il précisé, tout en assurant avoir bien lu la réponse des syndicats : "Ils ont tous répondu plus ou moins fortement qu'il n'en était pas question."