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Emmanuel Duteil, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
L'OCDE a estimé que l'économie mondiale va se contracter d'au moins 6% à cause de la crise engendrée par le coronavirus. Malgré cette récession sans précédent depuis 60 ans, l'organisation appelle à ne pas sacrifier la santé sur l'autel de la croissance. 

"Le choix entre la santé et l'économie est un faux dilemme." L'OCDE a certes indiqué ce mercredi que la crise économique du coronavirus allait faire plonger le monde dans une récession d'au moins 6% en 2020, mais elle a également insisté sur la nécessité de ne pas sacrifier la santé sur l'autel de la croissance."Si la pandémie n'est pas jugulée, il n'y aura pas de reprise économique robuste", a martelé le secrétaire général de l'organisation, Angel Gurria.

Un plus fort recul de l'économie mondiale si le coronavirus refait surface

Dans ses perspectives, l'OCDE a échafaudé deux scénarios : l'un où l'épidémie de Covid-19 "reste sous contrôle" et l'autre où elle repart avec une deuxième vague. Dans le premier cas, le produit intérieur brut (PIB) mondial reculera en 2020 de 6%, dans le deuxième de 7,6%. Quoi qu'il en soit, ce recul est "de loin le plus important dans les 60 dernières années", a-t-il indiqué.

Sans retour du coronavirus, la croissance mondiale rebondira de 5,2%. Mais la reprise ne sera que de 2,8% s'il recommence à circuler, avec ce que cela implique de mesures de reconfinement ou de quarantaine. La zone euro sera particulièrement touchée avec un recul du produit intérieur brut (PIB) prévu à 9,1% dans le scénario le plus favorable, et à 11,5% en cas de deuxième vague en 2020.

L'économie française particulièrement touchée

De son côté, la France serait l'une des économies les plus atteintes avec l'Italie et l'Espagne. Selon l'OCDE notre PIB flancherait de 11,4% en un an et même 14% en cas de deuxième vague. À titre de comparaison les États-Unis, le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, verrait son produit intérieur brut chuter de 7,3% ou de 8,5% cette année, selon les scénarios. De son côté, la Chine, deuxième économie mondiale derrière les Etats-Unis, verra elle aussi son économie se contracter, de 2,6%, voire de 3,7% cette année si le virus y resurgit massivement.

L'occasion d'aller vers une "croissance plus solide" ?

D'autre part, l'OCDE a appelé à ce que la crise soit l'occasion d'une transition vers "une croissance plus solide et plus durable". "Le but ne doit pas être de revenir à la normale, car la normalité est ce qui nous amenés là où nous nous trouvons actuellement" a rappelé Angel Gurria, en prenant pour exemple la pollution atmosphérique qui tue 4 millions de personnes par an et dont on a découvert qu'elle "aggravait les conséquences du Covid-19".