L'usine de Renault-Flins se remet en marche progressivement à partir de mardi. (photo d'illustration) 1:47
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Ariel Guez , modifié à
L'usine Renault de Flins a rouvert ses portes mardi, afin de reprendre progressivement la production, à l'arrêt depuis le déconfinement. Malgré les mesures sanitaires mises en place, de nombreux salariés s'interrogent sur les risques de propagation du virus. "Il y a des dizaines et des dizaines de personnes qui touchent une même poignée extérieure d'une voiture pour fabriquer la portière", raconte au micro d'Europe 1 Olivier Augustin, délégué CGT. 
REPORTAGE

Depuis le 17 mars, en raison du confinement pour tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirus, comme la quasi-totalité des entreprises, Renault a fermé l'ensemble de ses magasins et de ses boutiques en France. Mais depuis quelques jours, trois usines ont déjà rouvert progressivement. Mardi matin, celle de Flins, dans les Yvelines, est la quatrième. Le site à beau faire 237 hectares, l'enjeu est bien de faire respecter les gestes barrières et la distanciation sociale. Pour diminuer le risque de contamination, seul un tiers des 1.300 salariés ont repris leur bleu de travail. 

Des mesures sanitaires jugées insuffisantes par certains salariés

Mardi, le passage sous des tentes blanches est obligatoire pour tous les salariés, où leur prise de température est effectuée et des kits avec gel hydroalcoolique sont distribués. Mais beaucoup craignent que cela soit insuffisant sur la chaîne de production, comme l'explique Olivier Augustin, délégué CGT à Renault-Flins, en prenant l'exemple de l'assemblage d'une portière de voiture. 

"Il y a des dizaines et des dizaines de personnes qui touchent une même poignée extérieure d'une voiture pour fabriquer la portière, pour l'équiper, pour la contrôler, pour la sortir de tel ou tel secteur du montage", raconte-t-il. "Tout le monde touche la même voiture et c'est un gros soucis, car ce virus-là on sait qu'il a une durée de vie sur les tôles, les plastiques et les moquettes", pointe Olivier Augustin, s'interrogeant : "Qui va nettoyer ces poignées-là ? Qui va nettoyer ces volants ?".

Une centaine de voitures produites par jour

Le syndicaliste se demande aussi s'il est nécessaire de produire des voitures en ce moment, alors que la France est confinée au moins encore pendant une dizaine de jours. Surtout que la production, en raison du nombre réduit de salariés, est considérablement réduite sur le site de Renault-Flins. Là où 57 voitures sortaient de l'usine par heure avant le 17 mars, il n'en sera produit qu'une centaine par jour. 

Mais malgré ces conditions, certains sont aussi heureux de reprendre. "Six semaines de confinement ça fait quand même beaucoup", souligne un des salariés, et "même si on ne peut pas se saluer avec les collègues, le fait de les revoir c'est assez important", conclut-il.