Ce serait la première usine automobile à reprendre le travail depuis le début du confinement. À Onnaing, près de Valenciennes dans le Nord, le site du constructeur japonais devrait reprendre son activité le 21 avril, après la décision d'un Conseil social et économique qui s’est tenu ce vendredi. L'objectif de la direction : construire 35.000 Toyota Yaris commandées par des clients et qui depuis plusieurs semaines attendent leurs livraisons. "Nous allons produire 1 500 voitures la première semaine, soit la production d’une journée par le passé", explique la direction du site dans La Voix du Nord.
"Un coup de poignard planté dans le dos de tous les soignants"
La reprise sera partielle et échelonnée pour les plusieurs milliers de salariés que compte l'usine. Et malgré la mise en place d'un protocole sanitaire (masques, visières, pauses aménagées), les syndicats sont plus que partagés à l'idée de reprendre le travail. Du côté de la CGT, c'est même un "véritable coup de poignard planté dans le dos de tous les soignants qui risquent leur santé pour sauver des vies", dénonce Eric Pecqueur au micro d'Europe 1.
"Nous, pour faire des bagnoles, on nous rappelle à l'usine. Mais il faut savoir qu'on est 4.500, 1.500 par équipe. C'est une bombe à virus prête à exploser à tout moment !", s'inquiète le délégué syndical CGT.
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"Combien de salariés sont capables de venir travailler ?"
Si la colère est moins forte pour la CFDT, l'incompréhension reste la même. Car, si effectivement, le contexte financier est avancé et que des emplois et la pérennité de l'usine sont en jeu, la santé des salariés est tout aussi importante. "C'est assez délicat parce que d'un côté, l'État nous dit 'Restez confinés' et de l'autre côté, on nous dit 'Venez travailler'", explique au micro d'Europe 1 Thomas Mercier.
"Combien de salariés sont capables de venir travailler ?", s'interroge le délégué CFDT. "Parce qu'il y a l'état de santé, mais aussi le côté psychologique. (...) Il faut faire super attention à ce genre de choses", affirme-t-il. Avant de se prononcer définitivement sur le sujet, Thomas Mercier veut néanmoins attendre le discours d'Emmanuel Macron, qui s'adressera aux Français lundi soir pour la troisième fois depuis le début de la crise.