Comment le gouvernement prépare les PME françaises à un "hard Brexit"

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Aurélien Fleurot, édité par Romain David
Le ministère de l'Economie a mis en place des points de contact dans les préfectures pour aider les entreprises liées d’une manière ou d'une autre au Royaume-Uni à anticiper une sorite de l'UE sans accord. 

Quelles seraient les conséquences d'un Brexit sans accord ? Les préparatifs vont "s'intensifier", a fait savoir l'Elysée, alors que la date officielle de divorce est fixée au 29 mars prochain et que la Grande-Bretagne est enlisée dans une crise politique sans précédent. Jeudi matin, à Matignon, Édouard Philippe réunira "les principaux ministres concernés pour faire le point sur les préparatifs et les accélérer".

Côté entreprises, il faut se préparer au "pire scénario", alertent le Medef et la CPME, qui craignent que de nombreuses structures, surtout les plus petites, ne soient pas prêtes en cas de sortie du Royaume-Uni sans accord. Si vous êtes chef d'entreprise, ou si vous travaillez dans une entreprise concernée, voilà le mode d'emploi à avoir en tête.

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Définir ses liens avec le Royaume-Uni. Le premier conseil, c'est de réaliser son propre audit, et de se poser les bonnes questions : quelles sont vos relations commerciales avec le Royaume-Uni ? Vos fournisseurs sont-ils dépendants d'entreprises britanniques ? Quel serait pour vous l'impact d'une chute de la livre sterling ? Quelles conséquences en termes de douanes, de TVA ?

Les importations/exportations directement impactées. Les réponses à ces questions peuvent notamment être apportées par Bercy. Le ministère de l'Economie a mis en place des points de contact dans chaque préfecture. Le Medef a lui aussi mis à disposition un guide, secteur par secteur. "Tous les produits de nature agroalimentaire et chimique sont soumis à des réglementations extrêmement importantes. Ce qui, aujourd'hui, permettait leur transport de manière rapide et aisée, va se heurter à des contraintes de contrôle et de temps qui sont tout à fait considérables", relève notamment Bernard Spitz, le président de la commission Europe au Medef. "Les entreprise doivent avoir en tête les éléments les concernant, car ça peut avoir des conséquences immédiates et très graves", pointe-t-il.

Et pour les salariés anglais employés en France ? Depuis mercredi, la question qui revient le plus fréquemment est : "j'ai un Anglais dans ma boîte, que se passerait-il pour lui ?". Sur ce point, aucune crainte, une ordonnance a déjà tout prévu pour éviter un bouleversement des situations existantes. Mais dans de nombreux autres domaines, l'inquiétude est réelle, en revanche, pour les PME. "Beaucoup ne sont pas prêtes", soufflait-on mercredi dans un cabinet ministériel.