La France va accélérer les préparatifs pour un Brexit sans accord

La France se prépare de plus en plus intensément à un Brexit sans accord entre le Royaume-Uni et l'UE.
La France se prépare de plus en plus intensément à un Brexit sans accord entre le Royaume-Uni et l'UE. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP
Après le rejet massif de l'accord de sortie de l'UE par les députés britanniques, la France va intensifier ses préparatifs pour un Brexit sans accord. Par ailleurs, le Medef appelle les entreprises françaises à se préparer au "pire scénario".

La France va intensifier ses préparatifs pour un Brexit sans accord, après le rejet massif par le Parlement britannique de l'accord de sortie négocié avec Bruxelles, a indiqué mercredi l'Élysée.

Un point sur les préparatifs. Le Premier ministre Édouard Philippe réunira jeudi matin "les principaux ministres concernés pour faire le point sur les préparatifs et les accélérer", a précisé la présidence. Cette réunion avait été planifiée avant le vote britannique, dans le cadre des préparatifs menés depuis plusieurs mois en vue du Brexit, prévu le 29 mars.

Avec le rejet de l'accord par une grande majorité de députés britanniques, "les risques d'un 'No deal' se sont accrus hier". Un tel scénario "serait très négatif pour le Royaume-Uni" et "serait mauvais pour l'Europe, et pour la France, qui est la porte d'entrée" d'une bonne partie des flux entre la Grande-Bretagne et le reste de l'Europe, indique l'Élysée.

Un projet de loi à venir pour gérer ces préparatifs. Un projet de loi préparant la France à toute forme que prendrait la sortie du Royaume-Uni de l'UE doit être adopté d'ici la fin de la semaine par le Parlement. Ce texte, sur lequel députés et sénateurs se sont accordés fin 2018, habilite le gouvernement à prendre par ordonnances les mesures de préparation.

Le Medef appelle à se préparer "au pire scénario". Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a également appelé mercredi dans un communiqué les entreprises françaises à se préparer au "pire scénario" car "le vote d'hier ajoute de l'incertitude à l'incertitude". "Face au Brexit, la seule urgence pour nous est d'accélérer la préparation des entreprises au pire scénario, même si le pire n'est pas sûr", a-t-il ajouté.

"Il n'y aurait alors ni transition, ni délais, ni dérogation", prévient l'organisation patronale. "Les personnes, les biens, les services et les capitaux ne pourraient plus circuler librement entre l'Europe et le Royaume-Uni", ajoute-elle.
"Face au Brexit, la seule urgence pour nous est d'accélérer la préparation des entreprises au pire scénario, même si le pire n'est pas sûr", a insisté Geoffroy Roux de Bézieux.

 

Le Medef rappelle que 300.000 Français travaillent actuellement au Royaume-Uni et que 150.000 Britanniques sont installés en France. Selon l'organisation patronale, 30.000 entreprises françaises exportent au Royaume-Uni, dont plus de 3.000 y sont installées. Fin novembre, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, s'était déclaré "très inquiet" de la préparation des entreprises françaises à un Brexit dur.