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Combien coûtera réellement la suspension de la réforme des retraites ?

Aurélien Fleurot (du service économie) - Mis à jour le . 2 min
PEA, PER, Assurance-Vie... Plusieurs placements s'offrent aux Français qui veulent préparer leur retraite.
La suspension de la réforme des retraites sera à l'honneur ce mercredi à l'Assemblée nationale. AFP / © Romain Doucelin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les députés se penchent ce mercredi sur la suspension de la réforme des retraites, dans le cadre de l'examen du projet de loi de Finances de la Sécurité sociale. Une suspension qui devrait être votée facilement, mais qui pose des questions sur le coût de cette mesure très politique.

La suspension de la réforme des retraites devrait être soumise au vote des députés ce mercredi, dans le cadre de l'examen du projet de loi de Finances de la Sécurité sociale. Une mesure emblématique, mais également très politique, portée par le 1er ministre Sébastien Lecornu. 

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D'autant que le coût de cette suspension sera loin d'être négligeable. Pour l'heure, Matignon a estimé le coût de cette suspension à 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027. Bercy avait pourtant annoncé des sommes beaucoup plus conséquentes. Et plusieurs économistes s'accordent sur le chiffre de 400 millions d'euros rien que pour l'année prochaine. Ensuite, il faudra compter en milliards pendant plusieurs années.

Des catégories de fonctionnaires qui pourront partir plus tôt à la retraite

Et l'addition va de toute façon encore s'alourdir puisque le gouvernement va continuer à donner des gages au Parti socialiste, en élargissant la suspension aux carrières longues, mais également aux personnes nées au cours du 1er trimestre 1965, qui pourrait désormais partir à la retraite à 62 ans et 9 mois, contre 63 ans auparavant.

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Des catégories de fonctionnaires comme les aides-soignants ou les pompiers et des régimes spécifiques comme Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon, pourraient également être concernées. Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou avait indiqué la semaine dernière que Matignon était "ouvert à un élargissement des personnes concernées" par la suspension de la réforme, notamment les carrières longues. Un amendement sera déposé dans ce sens mercredi. 

Des dépenses supplémentaires, mais peu de recettes

Mais la partie "économies réalisées", exigée par le 1er ministre Sébastien Lecornu pour compenser ce coût, est en train de se réduire comme peau de chagrin. De nombreuses taxes comme celle qui ciblait les mutuelles ont été rejetées par les députés. Tout comme la taxe sur les titres-restaurants ou le gel du barème de la CSG. Seule source de revenus supplémentaires, la hausse de 1,4 point du taux de la Contribution sociale généralisée (CSG) pesant sur les revenus du capital, comme les revenus fonciers ou les placements. 

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Cette dernière devrait rapporter 2,7 milliards d'euros d'après ses promoteurs. Enfin, la Cour des comptes a indiqué que cette suspension allait entraîner un manque à gagner de 10 milliards d'euros pour les finances publiques, d'ici à 2030. Si l'examen du projet de Finances de la Sécurité sociale (PLFSS) n'est pas terminé mercredi, le texte sera quoi qu'il arrive transmis au Sénat en raison des délais constitutionnels.