"Cars Macron" : Flixbus rachète Eurolines et isilines à Transdev

Flixbus est présent en France, en Europe, mais aussi aux États-Unis (ici Los Angeles).
Flixbus est présent en France, en Europe, mais aussi aux États-Unis (ici Los Angeles). © Frederick M. Brown / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Avec ce rachat par la compagnie allemande, il ne reste plus que deux compagnies de "cars Macron" en France : FlixBus et Ouibus, qui est en train de passer sous le giron de BlaBlaCar. 

La compagnie allemande FlixBus a annoncé jeudi avoir bouclé le rachat d'Eurolines et d'isilines à l'opérateur de transports français Transdev, marquant une nouvelle étape dans la recomposition du marché des cars longue distance, libéralisé depuis la "loi Macron".

"Entamées le 4 mars dernier, les négociations exclusives ont permis de réaliser cette opération en moins de deux mois. Depuis le 30 avril 2019, Eurolines-isilines appartiennent officiellement à FlixBus", a annoncé l'opérateur allemand dans un communiqué. Aucun détail financier n'a été communiqué. L'opération va notamment permettre à FlixBus de mettre la main sur la gare routière d'Eurolines de Paris-Gallieni, à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. 

Surtout présente en France sous la marque isilines, la société Eurolines est également active aux Pays-Bas, en Belgique, en République Tchèque et en Espagne. Elle anime un réseau d'autocars couvrant 25 pays, et a transporté l'an dernier 2,5 millions de voyageurs.

"L'acquisition d'Eurolines renforce notre réseau européen et favorise notre croissance sur des marchés clés"

Le groupe FlixBus, qui détenait déjà, avant ce rachat, plus de 50% de parts de marché, a transporté de son côté 45 millions de personnes dans 29 pays, dont 7,3 millions en France (+40% par rapport à 2017). "L'acquisition d'Eurolines renforce notre réseau européen et favorise notre croissance sur des marchés clés", s'est réjoui Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France, cité dans le communiqué. Selon le PDG du groupe Transdev, Thierry Mallet, la transaction permettra à l'opérateur français de recentrer ses activités "sur le transport public, et pour le compte des entreprises".

Transdev, filiale à 66% de la Caisse des Dépôts et à 34% de l'allemand Rethmann, a perdu du terrain ces dernières années face à ses concurrents dans un secteur, encore en quête de rentabilité. Avec ce rachat, il ne reste plus que deux compagnies de "cars Macron" en France : FlixBus et Ouibus (ex-iDbus), filiale de la SNCF, que doit racheter la plateforme de covoiturage française BlaBlaCar. Cette cession, annoncée en décembre par la SNCF, doit aboutir en principe à la fin du printemps. Ouibus sera rebaptisé BlaBlaBus, qui devrait lancer des autocars sur le marché allemand.

Libéralisé mi-2015 par une loi portée Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, le marché français des cars longue distance comprenait à l'origine cinq acteurs, dont deux rachetés dès 2016, respectivement, par Ouibus et Flixbus.
Selon l'Autorité de régulation du secteur (Arafer), le trafic des "cars Macron" a progressé de 26% en 2018, avec 8,9 millions de voyageurs transportés.